Archéologie

Chefs-d’œuvre antiques

Une prestigieuse vente d’art égyptien et gréco-romain succède aux trésors romains et d’Orient vendus à Drouot

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 9 décembre 2009 - 695 mots

PARIS - L’archéologie était à l’honneur le 27 novembre à Drouot, sous le marteau de Claude Boisgirard. La qualité des pièces réunies a attiré la convoitise des plus grands acheteurs internationaux, en particulier suisses, belges et anglais. L’objet phare, un relief romain de sarcophage en marbre de 169 cm, représentant les travaux d’Hercule et datant de la fin du IIe siècle, a été acheté 654 400 euros (son estimation haute) par l’émir du Qatar. Ce dernier a également emporté, pour 68 150 euros, une superbe table à libations sudarabique en albâtre à rebord plat flanquée à l’avant de sept bouquetins juxtaposés et à inscription sabéenne gravée sur deux côtés. Les estimations hautes ont été atteintes ou dépassées pour une exceptionnelle statuette gréco-romaine en bronze de 21,5 cm figurant un athlète debout, datant du Ier siècle avant J.-C.-Ier siècle après J.-C., partie à 247 840 euros ; une hydrie grecque en bronze du VIe-Ve siècle avant J.-C. cédée à 180 000 euros ; un rarissime disque romain en or du IIe-IIIe siècle, au buste de Séléné, acquis par un amateur pour 84 265 euros ; et pour un rhyton achéménide en argent en forme de bélier, datant du VIe siècle avant J.-C., adjugé 210 700 euros. « La quasi-totalité des objets importants ont trouvé preneurs, de même pour les petits lots. Cela a été plus difficile pour les pièces moyennes », commente l’expert Annie Kevorkian. La plus grosse surprise vient d’une pièce de verrerie islamique qui était isolée dans la vente, soit un rare pichet iranien du XIIe siècle estimé 5 000 euros et disputé jusqu’à 52 000 euros par trois collectionneurs avertis.

Galerie de portraits impériaux
La vacation des 14 et 15 décembre à Drouot-Montaigne, chez Pierre Bergé et associés, s’annonce tout aussi grandiose. La première vente se compose d’une sélection de l’expert Christophe Kunicki d’une centaine de pièces issues du stock du marchand Fayez Barakat, installé à Londres, Los Angeles et Abou Dhabi. Ce dernier, qui lève le pied, a accepté de jouer le jeu des estimations très attractives. La section égyptienne comprend une statuette d’hippopotame du Moyen Empire, la seule connue en cuivre, estimée 60 000 euros ; son grand frère en terre siliceuse à glaçure bleue, bleu-vert et noire, le plus grand exemplaire répertorié, estimé 80 000 euros ; deux grandes stèles, estimées 40 000 euros chacune, l’une, d’une époque rare (première période intermédiaire, IXe-Xe dynasties), représente un couple, et l’autre (complète), du Nouvel Empire, illustre notamment un couple et leur enfant au registre inférieur. Notons une tête de sphinx monumentale sous les traits du roi Apriès ou Amasis qui a son pendant au Musée du Louvre, estimée 100 000 euros, ainsi qu’un rare et beau portrait du Fayoum exécuté à la cire punique, admirablement conservé et estimé 50 000 euros. Le monde gréco-romain est représenté par une suite de vases grecs à figures noires ou rouges, et une série de marbres dont un torse masculin à grains fins, vêtu d’une chlamyde avec d’importants restes de pigments rouges, estimé 80 000 euros.

La vente du lendemain rassemble quelques chefs-d’œuvre du genre, à commencer par une rarissime cuiller d’offrande en bois sculpté du Nouvel Empire, seul exemplaire connu associant l’iconographie combinée d’une nageuse et d’un ibex estimé 80 000 euros. Elle réunit également une rare galerie de portraits romains impériaux en bronze, incluant celui de Vespasien, rarissime car posthume de deux siècles et estimé 300 000 euros ; celui de Geta portant les marques de la damnation memoriæ, estimé 160 000 euros ; et celui d’Hadrien, estimé 150 000 euros. Signalons enfin un rare ensemble de quatre vases canopes égyptiens en albâtre rubané du Moyen Empire, estimé 60 000 euros ; et deux bijoux d’exception en or, une bague égyptienne du Nouvel Empire dont le chaton tournant est orné sur ses deux faces d’une gravure allégorique, et une bague byzantine niellée du VIIe siècle, à la Vierge à l’Enfant, estimées 50 000 euros chacune.

ARCHÉOLOGIE, vente les 14 et 15 décembre à Drouot-Montaigne, 15 avenue Montaigne, 75008 Paris, SVV Pierre Bergé & associés, tél. 01 49 49 90 15, expositions publiques : les 12 et 13 décembre 11h-18h et le 14 décembre 11h-15h, www.pba-auctions.com

ARTS D’ORIENT, SVV BOISGIRARD
Estimation : 2,7 millions d’euros
Résultats : 2,5 millions d’euros
Nombre de lots vendus/invendus : 101/90
Lots vendus: 53 %

ARCHÉOLOGIE, PIERRE BERGÉ ET ASSOCIÉS
Expert : Christophe Kunicki
Estimation : 5 millions d’euros
Nombre de lots : 536

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°315 du 11 décembre 2009, avec le titre suivant : Chefs-d’œuvre antiques

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque