Sur les traces du monument

Études préparatoires et photographies pour un bilan de la commande publique

Le Journal des Arts

Le 1 juin 1996 - 445 mots

Le ministère de la Culture et la Ville de Paris programment ensemble deux expositions sur le thème de la commande publique. Deux approches différentes pour témoigner d’une réalité durablement inscrite dans le paysage.

PARIS - Si les points de vue de la Ville et de l’État sont nécessairement différents l’un de l’autre, il était d’autant plus opportun de faire coïncider ces deux expositions qui sont des bilans provisoires sur des périodes plus ou moins étendues. L’exposition organisée par les Affaires culturelles de la Ville de Paris porte sur plus d’un siècle, en commençant par deux cas célèbres, ceux de Rodin avec son Balzac et de Picasso avec son Monument pour Apollinaire, qui furent l’un et l’autre refusés. Ces œuvres ouvrent la section consacrée aux hommages commémoratifs, qui ont infligé les premières entorses à la tradition républicaine.

On découvrira aussi, dans une partie distincte, des témoignages d’une activité éclectique dans la capitale, avec les projets de Nam June Paik, François Morellet, Valério Adami, Bernard Pagès ou encore Jean-Paul Goude, parmi d’autres artistes qui ont célébré le bicentenaire de la Révolution Française. La question de la statuaire et de son évolution récente sera au cœur d’une troisième section, avec les réponses apportées par César, Louise Lawler ou Jan Dibbets.

Le propos est à la fois plus limité et nécessairement plus précis dans l’exposition du Musée du Luxembourg. Elle entend surtout mettre en valeur un aspect méconnu de la commande : les études préparatoires. Celles-ci sont en effet acquises automatiquement par le Fonds national d’art contemporain (Fnac), et elles révèlent les processus de création, de la simple esquisse aux épures techniques. Une documentation photographique réunie spécialement pour cette occasion donnera la mesure des projets réalisés ces cinq dernières années. L’exposition insistera en outre sur un phénomène récent : l’art et la religion ont en effet renoué les fils du dialogue. Quelque dix projets seront ici présentés, qui prennent place dans des églises récemment restaurées avec la collaboration d’artistes que l’on pouvait penser étrangers à ces préoccupations, comme Pierre Soulages, Gottfried Honegger, Jan Dibbets ou David Rabinowitch. Les organisateurs ont voulu donner une tonalité pédagogique à l’ensemble, expliquant par des notices le pourquoi et le comment de chacune des réalisations.

MONUMENT ET MODERNITÉ, Musée du Luxembourg, jusqu’au 31 juillet. Ouvert tous les jours de 13h à 19h, sauf le lundi. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h. Catalogue : États des lieux, commandes publiques en France, 1990-1996, éditions du Regard-Cnap, 190 p., 120 F.
 
À PARIS: ART, ESPACE PUBLIC ET ENJEUX DE MÉMOIRE, 1891-1996, Espace Électra, jusqu’au 21 juillet. Ouvert tous les jours de 11h30 à 18h30, sauf le lundi. Catalogue, éditions Paris-Musées-Fondation Électricité de France, 130 p., prix non communiqué.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°26 du 1 juin 1996, avec le titre suivant : Sur les traces du monument

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