Totems et Max Ernst

Une soixantaine de sculptures au Castello di Rivoli

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 juin 1996 - 351 mots

Après avoir été présentées à la Kunsthalle de Malmö, une soixantaine de sculptures de Max Ernst sont exposées au Castello di Rivoli. Des années trente à sa mort, survenue en 1976, l’œuvre sculpté de Max Ernst est traversé par le culte du totem, forme primitive de la morale selon Freud.

RIVOLI - La prédilection de Max Ernst pour les groupes de figures totémiques se manifeste dès ses premières sculp­­tures – Roi, reine et évê­que, Habacuc, Œdi­pe… – et se poursuit avec ses représentations du couple, telles que Les asperges de la lune et Le roi jouant avec la reine (1944), où l’on retrouve également la thématique des échecs, autre cheval de bataille des surréalistes. À cette époque, les compositions de Max Ernst n’excluent toutefois pas une extrême synthèse formelle, évidente dans le disque qui soutient les deux fines tiges de La belle Allemande.

À partir de 1946, le totémisme de Ernst est encore plus sensible dans ses sculptures réalisées en Arizona, au contact de la culture amérindienne. De cette période, l’exposition propose quelques exemples des séries Masque et Gargouille, réalisées en 1948, l’année où Ernst créa son gigantesque Capricorne, qui réunit une fois encore un roi et une reine dont l’artiste disait qu’ils étaient "sa famille".

Dans les années cinquante, de retour en France, l’artiste explore le mythe méditerranéen de la naissance de Vénus avec La Parisienne. Êtes-vous Niniche ? et Deux et deux font appartiennent à cette même phase, assemblages de bronzes qui réaffirment avec force la matrice dada et surréaliste d’un artiste fraîchement expulsé du groupe de Breton pour avoir accepté le prix de la Biennale de Venise en 1954. La dernière section de l’exposition, après d’autres sculptures-installations construites dans les années soixante, dont A microbe seen through a temperament (1964), élaborée à l’aide d’outils de jardinage, comprend les bronzes Janus, Totem et Deux assistants. Ce survol de l’œuvre sculpté de Ernst s’achève avec un ensemble de photographies de Man Ray, Irving Penn, Bill Brandt, Berenice Abbot, Henri Cartier-Bresson et Ugo Mulas.

MAX ERNST, jusqu’au 15 septembre, Castello di Rivoli, ouvert tlj sauf lundi, 10h-17h, le week-end jusqu’à 19h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°26 du 1 juin 1996, avec le titre suivant : Totems et Max Ernst

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