Art moderne

Maillol et ses mécènes

À Lausanne, un artiste d’abord reconnu par des collectionneurs étrangers

Par Nadia El Beblawi · Le Journal des Arts

Le 1 juin 1996 - 340 mots

L’exposition lausannoise rappelle qu’Aristide Maillol a d’abord été apprécié et collectionné par des mécènes étrangers. Avec quelque 150 pièces, la présentation montre autant le travail du sculpteur que celui du peintre, graveur et dessinateur.

LAUSANNE - L’exposition constitue un survol du travail d’Aristide Maillol (1861-1944) et met l’accent sur les œuvres novatrices des années 1890 à 1910. Une époque féconde, où il franchit le pas des premières petites statuettes en bois et en bronze pour aboutir aux œuvres monumentales qui feront sa célébrité. C’est l’occasion pour le musée de mettre en vedette son fameux bronze du Torse de l’Ile-de-France (1907-1921) et de montrer son rapprochement avec les artistes nabis, notamment avec Félix Vallotton, son contemporain lausannois. La participation de nombreuses collections publiques et privées – dont cinq pièces prêtées par son ancien modèle Dina Vierny – a permis de réunir des sculptures exécutées dans des matériaux divers. Céramiques, gravures sur bois et tapisseries révèlent également des aspects méconnus de celui qui est considéré comme un maître du classicisme moderne.

Souvent décrié en France, où son expressivité est parfois jugée lourde, Aristide Maillol a d’abord été collectionné en Allemagne et en Suisse, principalement avant 1914. Sa notoriété doit beaucoup au comte Harry Kessler, qui fut le mécène de Méditerranée (1900-1905), premier nu grandeur nature réalisé par le sculpteur. Avec Printemps (1911-1912), commandité par le collectionneur moscovite Ivan Morozov, Maillol aborde le nu féminin en pied. Jusqu’à la fin des années vingt, nombre de ses œuvres majeures entrent ainsi dans des collections particulières à Berlin, Weimar, Moscou, Copenhague, Winterthur et Lausanne. La rétrospective, en partie justifiée par ce mécénat étranger, tente d’apporter un nouvel éclairage sur la personnalité de Maillol.

Après Lausanne, l’exposition sera accueillie à Brême et à Manheim.

ARISTIDE MAILLOL, Musée des beaux-arts, Palais de Rumine, place de la Riponne, Lausanne, tél. 21-312 83 32, jusqu’au 22 septembre, du mardi au mercredi de 11h - 18h, le jeudi de 11h - 20h, du vendredi au dimanche de 11h - 17h. Catalogue publié en collaboration avec les éditions Flammarion, 48 FS.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°26 du 1 juin 1996, avec le titre suivant : Maillol et ses mécènes

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