Royaume-Uni - Église

L’abbaye de Westminster vend ses sculptures

Phillips va disperser 50 statues aux enchères

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 1 juin 1996 - 369 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

L’abbaye de Westminster s’apprête à vendre aux enchères une partie des sculptures déposées lors de la récente restauration de la chapelle Henry VII, soit une cinquantaine de statues de dragons, lions et griffons, auxquelles s’ajoutent une douzaine de coupoles.

LONDRES (de notre correspondant) - Plusieurs des sculptures érodées de l’abbaye de West­minster, déposées et remplacées par des copies en 1995, seront dispersées par la maison de vente Phillips au mois d’octobre, au bénéfice des enfants victimes de la guerre et de la violence. Le reste sera vendu l’année prochaine, lors d’une vacation plus importante, pour financer le programme de restauration de l’édifice. Celui-ci  a débuté en 1973 ; il  a déjà recueilli 25 millions de livres (200 millions de francs), mais 325 000 livres (2,6 millions de francs) sont encore nécessaires à son achèvement.

La vente s’annonce polémique, mais le trésorier écclésiastique Colin Semper est convaincu du bien-fondé de cette décision : "Ces pierres sculptées pourront continuer de vivre ailleurs, ce qui est une bonne chose." Nul doute que l’aspect érodé et la provenance distinguée de ces vieilles pierres fera le bonheur de quelques acheteurs avertis.

La plupart des sculptures datent de la restauration entreprise par James Wyatt dans les années 1810, à l’exception de quelques fragments qui pourraient dater de la reconstruction ordonnée par Henry VII en 1503. Le responsable de l’édifice, Donald Buttress, a reconnu l’an passé que la décision de remplacer autant de pierres altérées par le temps serait controversée, mais il a estimé qu’elle  était essentielle pour la conservation de l’aspect extérieur et de la structure de la chapelle.

Dépourvus de tête
Au total, plus de deux cents animaux sculptés ont été déposés, dont certains étaient tellement rongés par l’érosion qu’ils commençaient à se désagréger. Compte tenu de leur état et de leur quantité, il a été jugé préférable de ne pas les conserver au Musée lapidaire de l’abbaye. Une cinquantaine de dragons, lions et griffons sont en assez bon état pour être vendus, bien qu’ils soient pour la plupart gravement endommagés et parfois même dépourvus de tête. Une douzaine de coupoles de 3,6 m de haut ont également pu être sauvées : certaines sont presque complètes mais à d’autres, il manque plusieurs pierres .

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°26 du 1 juin 1996, avec le titre suivant : L’abbaye de Westminster vend ses sculptures

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