Sotheby’s de main de maître

Christie’s cède du terrain sur le marché des maîtres anciens

Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1996 - 453 mots

Après avoir longtemps dominé le marché des œuvres de maîtres anciens, Christie’s perd peu à peu cette suprématie au profit de Sotheby’s. Cette tendance devrait se confirmer le 3 juillet, lors des ventes de maîtres anciens (Ière partie) organisées à Londres.

LONDRES - Sept tableaux exceptionnels de peintres hollandais et flamands du XVIIe siècle, provenant de la collection Enrico Fattorini, seront mis en vente le 3 juillet par Sotheby’s, parmi lequels un Pieter de Hooch et un Paulus Potter. Servante dans une cour, par de Hooch (est. non publiée), est une parfaite illustration du talent de l’artiste, dont l’œuvre fut d’une importance capitale dans la formation du jeune Vermeer. Le dernier de Hooch à être passé en salle de vente, acheté 4,4 millions de livres chez Christie’s en 1992, est aujourd’hui dans la collection David-Weill à New York. Les tableaux de bétail ayant moins de succès que les cours intérieures de Delft, Deux vaches et un taureau dans un pré (1647), une huile sur panneau de Potter, est estimée entre 300 000 et 500 000 livres. Une excellente affaire en perspective.

Parmi les œuvres mises en vente par le British Rail Pension Fund, figurent L’indiscrétion, un tableau de Pietro Longhi qui montre un jeune aristocrate épiant sa maîtresse, estimé entre 200 000 et 300 000 livres ; Adam et Ève par Lucas Cranach, un tableau un peu lourd qui pourrait en réalité être de la main de Hans Cranach, estimé entre 400 000 et 600 000 livres, ainsi qu’un brillant Goya de la série des corridas, La mort du picador, une huile sur fer étamé estimée entre 1 et 1,5 million de livres.

Autre excellente surprise de la collection du British Rail, un Paysage panoramique de Philips Koninck, estimé entre 600 000 et 800 000 livres. La Vierge en prière de Hans Memling est presque moins impressionnante. Ce panneau fait partie d’un diptyque dont le panneau gauche, Christ, Homme de douleur, est au Palazzo Bianco de Gênes. Le tableau était connu par des copies anciennes – la meil­leure est au Musée des Offices, à Florence –, mais la Vierge vendue par Sotheby’s est indéniablement l’original, comme le montrent les repentirs et les dessins sous-jacents.

De son côté, Christie’s propose le même jour un tableau de Liotard, dont la maison de vente semble s’être fait une spécialité. La Sultane lisant, estimée raisonnablement entre 500 000 et 800 000 livres, provient d’une collection privée de Washington.

Christie’s disperse également quatre remarquables pastels exécutés par Lorenzo Tiepolo en Espagne. Ces feuilles, extraordinairement bien conservées, représentent un trio de personnages dans des situations romantiques ou mystérieuses, sans doute inspirées de Don Juan. Estimées entre 100 000 et 150 000 livres chacune, elles pourraient atteindre un prix supérieur.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°27 du 1 juillet 1996, avec le titre suivant : Sotheby’s de main de maître

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