Calder dans les airs

Rétrospective du sculpteur américain

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1996 - 396 mots

Petit-fils et fils de sculpteur, Alexander Cal­der, dont on fêtera le centenaire de la naissance dans deux ans, est l’une des figures ma­jeures de l’art américain. Le Musée d’art moderne de la Ville de Paris lui rend hommage cet été en regroupant près de cent quarante œuvres.

PARIS. Né dans une famille de sculpteurs, Alexander Calder manifeste très tôt une passion pour le bricolage mais se pliera pourtant à sa vocation assez tardivement. Ingénieur en mécanique, il exerce différents métiers avant de s’inscrire finalement à l’Arts Student League en 1923. New York est d’abord son sujet d’inspiration favori, qu’il restitue dans des peintures tendres et sentimentales, où percent déjà un sens de l’humour et du jeu qui le rendront célèbre. Ses fréquents séjours parisiens, à partir de 1926, le familiarisent avec le Modernisme, et avec le cirque qu’il fréquente assidûment, se liant notamment d’amitié avec les Fratellini. Le plus petit cirque du monde, réalisé ces années-là, ne compte pas moins de deux cents figurines et donne le ton de l’œuvre à venir.

La loi de variation
Le bricolage chez lui n’est pas un simple jeu d’enfant, innocent et éphémère, mais correspond tout à la fois à une vision pragmatique de l’art et à une interrogation sans concession sur la nature de l’espace et sur l’essence de la sculpture. Il s’agit d’ouvrir l’art sur le “grand espace, l’univers”, au moyen d’une “loi physique de variation” qui pourra lui garantir une vie propre. Les délicates et fragiles constructions de Calder, qui traversent l’espace plus qu’elles le définissent, s’offrent au mouvement perpétuel du monde, assez subtiles, dirait-on, pour enregistrer les infimes révolutions de l’effet papillon. À la fois simples et complexes, elles sont aussi l’image animée de certaines révolutions picturales dont elles prolongent l’écho avec une indéniable grâce, avec une sorte d’évidence joyeuse.
L’exposition du Musée d’art moderne de la Ville de Paris a été conçue en collaboration avec le Louisiana Museum de Copenhague et regroupe plus de cent quarante œuvres. Du Cirque aux Stabiles, des dessins aux ensembles monumentaux, de la genèse à la maturité, elle veut rendre compte de l’apport de Calder dans l’histoire des formes modernes et s’articule, pour ce faire, en un parcours nettement hiérarchisé.

CALDER, du 10 juillet au 6 octobre, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, tlj sauf lundi 10h-17h30, samedi et dimanche 10h-18h45. Catalogue, éditions Paris-Musées, 224 p., 295 F.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°27 du 1 juillet 1996, avec le titre suivant : Calder dans les airs

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