Des Troubadours à Manhattan

La galerie Guy Stair Sainty accueille une exposition de qualité muséale

Le Journal des Arts

Le 1 septembre 1996 - 375 mots

Après le Museum of Art de la Nouvelle-Orléans, et avant le Tait Museum de Cincinnati, une exposition d’envergure sur la peinture française de style troubadour, organisée par Guy Stair Sainty, est présentée dans la galerie du marchand new-yorkais.

NEW YORK (de notre correspondant) - "Roman et chevalerie : histoire et littérature dans la peinture française du début du XIXe siècle" est la première exposition d’importance sur le Romantisme troubadour en Amérique. Deux choses au moins la rendent exceptionnelle : elle est organisée par un marchand pour des musées américains, et son splendide catalogue (sous la direction de Nadia Tscherny et Guy Stair Sainty) traite, pour la première fois aux États-Unis, le sujet de façon exhaustive. Le style troubadour y est analysé depuis ses sources jusqu’aux influences qu’il a exercées, tant sur le mobilier "néo-gothique" et l’art décoratif que sur l’opéra et le théâtre. Ces deux derniers essais sont signés Marie-Claude Chau­don­neret, chargée de recherches au CNRS, qui collabore au département des Peintures du  Louvre.

Pour la plupart des gens, la peinture française du début XIXe siècle évoque le Néo-classicisme sévère et républicain. Peu connaissent ou apprécient les œuvres des peintres du Romantisme troubadour qui, délaissant le strict régime davidien fondé sur l’Antiquité grecque et romaine, ont préféré peindre des scènes tirées de l’histoire de France à l’époque médiévale et à la Renaissance, ou inspirées de l’œuvre de Dante, Shakespeare, Goethe et Walter Scott, mais aussi de Dumas et Hugo. Pour Guy Stair Sainty, le style troubadour a connu deux phases au début du siècle dernier : "La première a vu le jour dans l’atelier de David. Ses élèves s’intéressaient davantage à l’histoire nationale qu’à l’Antiquité, qui incarnait à leurs yeux l’échec de la République. Ils ont alors commencé à peindre des scènes d’intérieur intimistes exaltant l’aspect humain de la famille royale, dans le style des maîtres du XVIIe hollandais. Puis ce style laborieusement détaillé est passé de mode, et les scènes de l’histoire de France et d’inspiration littéraire sont alors devenues l’occasion de commandes publiques de grand format."

ROMANCE & CHIVALRY : HISTORY AND LITERATURE IN EARLY NINETEENTH-CENTURY FRENCH PAINTING, 25 septembre-2 no­vem­bre, Guy Stair Sainty Gallery, 7 East 80th Street, New York, tél. (212) 288 10 88. Tait Museum, Cincinnati, 12 décembre-5 février 1997.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°28 du 1 septembre 1996, avec le titre suivant : Des Troubadours à Manhattan

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