São Paulo en habit de fête

Cinquante-cinq pays présents à la Biennale d’art contemporain

Le Journal des Arts

Le 1 octobre 1996 - 660 mots

Les 33 000 m2 du pavillon Cecilio Matarazzo, construit par Oscar Niemeyer dans le Parque Ibi­rapuera, accueillent la XXIIIe Bien­nale d’art contemporain de São Paulo. Elle se divise en trois sections : \"Universalis\", un panorama des recherches contemporaines dans sept régions du monde ; une grande exposition sur les \"précurseurs, prophètes et stars\" de la contemporanéité, et la présentation des travaux de cinquante-cinq artistes représentant leurs pays respectifs, dont Alain Sechas pour la France.

SÃO PAULO - Pour cette XXIIIe édition, le commissaire de la Biennale Nelson Aguilar et son adjoint Agnaldo Farias ont privilégié la continuité avec la précédente manifestation, "La fin du support" de l’œuvre d’art, en choisissant pour thème la "Perte de la matérialité", selon l’expression forgée par la critique américaine Lucy R. Lippard. Au sein d’"Universalis", la sélection relative à l’Europe de l’Ouest a été confiée au critique d’art italien Achille Bonito Oliva, qui a invité des artistes déjà présents à la Biennale de Venise en 1993, comme Shirazeh Houshiary, Ben Jakober ou Panamarenko, et d’autres tels que Braco Dimi­trijevic, Luciano Fabro et Enzo Cucchi. Fidèle à son discours sur l’abolition des frontières ainsi que l’horizontalité entre les arts et les au­tres formes de culture, Oliva a fait appel à Wim Wenders pour les "mettre en scène". Pour sa part, Katalyn Neray, du Musée Ludwig de Budapest, a convié le Hongrois Péter Forgács, le Tchèque Milan Knizak, le Polonais Zbignew Liberra et le Lituanien Ojar Peter­sons pour représenter l’Europe orientale.

Jean-Hubert Martin, directeur du Musée national des arts d’Afrique et d’Océanie à Paris et ancien directeur du Musée national d’art moderne au Centre Georges Pompidou – où il avait organisé en 1989 "Les magiciens de la terre", première exposition transcontinentale d’art contemporain –, s’est consacré aux arts d’Afrique et d’Océanie. Il a invité des artistes éthiopiens, sud-africains et béninois, ainsi qu’un aborigène australien, John Mawurrndjul, un Néo-zélandais et l’Ivoirien Frédéric Bruly Bouabré.

L’Amazonie à pied
La sélection de Tadayasu Sakai, du Musée d’art mo­derne de Kama­kura, comprend no­tam­ment le Ja­po­nais Yu­ki­nori Yana­­gi, également invité à Venise en 1993, et le Chi­nois Cai Guo Qiang.
L’Amérique du Nord est placée sous la responsabilité de Paul Schimmel, conservateur au nouveau Museum of Contem­porary Art de Los Angeles. Il a retenu un groupe d’artistes qui émergent, parmi lesquels Tom Friedman. Mari Carmen Ra­mirez a pris en charge la sélection latino-américaine, à commencer par les artistes brésiliens Roberto Evan­gelista, Nelson Felix, Georgia Kriakis et Flavia Ribeiro et la Colom­bienne Maria Teresa Hin­capié. Plus loin, le Vénézuélien Luis Camnitzer expose ses ready-made près des moniteurs que son compatriote José Antonio Her­nandez-Díez a placés dans des animaux en plastique.

Coordonnée par Per Hovdnnakk, directeur du Henie-Onstad Art Center de Høvikodden, près d’Oslo, la seconde section de la biennale rend hommage à quel­ques protagonistes de la contemporanéité, exposés dans une série de "Salles spéciales" : Andy Warhol, Anish Kapoor, Jean-Michel Basquiat, Louise Bourgeois (au­teur du logo de la Biennale)… Arne Eggum a prêté 37 œuvres du Musée Munch à Oslo, dont deux des quatre versions du Cri ; Jean-Hubert Martin a emprunté à Pa­ris 25 œuvres exécutées par Picas­so entre 1919 et 1920, et Joseph Helfen­stein a conçu une petite anthologie des œuvres de Klee, choisies parmi celles que conserve la Fondation qu’il dirige au Kunst­museum de Berne. Deux Brésiliens figurent également dans cette section – Ru­ben Valentim, disparu en 1991, et Mestre Didi, qui expose 33 œuvres dédiées à la Terre mère –, auxquels il faut ajouter Tomie Ihtake, un Japo­nais établi au Brésil.

Le dernier volet de la biennale accueille les artistes représentant les cinquante-cinq pays invités. Le Brésil mise sur Waltercio Caldas, le Vene­zuela sur les abstractions géométriques de Jesús Rafael Soto, l’Argentine sur les sérigraphies de Graciela Sacco, le Chili sur Gon­zalo Mezza, tandis que Sol Lewitt représente les États-Unis, Alain Sechas la France, Gary Hume le Royaume-Uni et Umberto Cave­nago l’Italie.

BIENNALE DE SÁO PAULO, du 5 octobre au 8 décembre, pavillon Cecilio Matarazzo, Parque Ibirapuera, São Paulo.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°29 du 1 octobre 1996, avec le titre suivant : São Paulo en habit de fête

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