Marianne et Germania

Le couple franco-allemand au XIXe siècle

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 octobre 1996 - 361 mots

Les six cent cinquante documents, objets et œuvres d’art réunis à Berlin sous le titre \"Marianne et Germania (1789-1889)\" se font l’écho du syndrome attraction-répulsion qui a caractérisé, un siècle durant, les échanges culturels entre la France et l’Allemagne. Une version française de cette vaste manifestation sera présentée au Petit Palais à Paris, entre novembre 1997 et février 1998.

BERLIN - Premiers défenseurs de l’aspiration unitaire et du réveil de la conscience nationale, les intellectuels allemands avaient adopté avec enthousiasme les idéaux de la Révolution française pour en faire les fondements d’un futur État. De même, le sous-titre de l’exposition fait allusion à la Revue des deux Mondes, fondée à Paris en 1829 et principalement animée par des Français germanophiles, dans la lignée de Madame de Staël et de son ouvrage De l’Allemagne, publié en 1810. Mais rapidement, l’enthousiasme premier des intellectuels allemands pour Bonaparte a laissé place à la désillusion occasionnée par les conquêtes napoléoniennes. Puis, après la chute du Second Empire, la France et l’Allemagne ont campé sur leurs positions respectives : d’un côté, la Troisième République, symbolisée par Marianne coiffée d’un bonnet phrygien, et de l’autre, Germania, la sentinelle du Rhin revêtue d’une cotte de mailles et l’épée à la main, prête à défendre la frontière… La suite est bien connue.

    Ainsi, l’exposition analyse les rapports d’amour et de haine, d’attirance et d’incompréhension, d’idéalisation et de diabolisation qui ont rapproché ou opposé, durant un siècle, la France et l’Allemagne. Pas moins de 650 pièces, prêtées par 170 collectionneurs, ont été rassemblées au Martin-Gropius-Bau, parmi lesquelles de nombreux manuscrits, documents, caricatures et autographes. Les quatorze sections – celles des peintures (Caspar David Friedrich, Gérard, Delacroix, Max Liebermann…) et des sculptures (David d’Angers, Henze, Rodin…) sont particulièrement riches – évoquent tour à tour la philosophie, la littérature, la poésie, l’art et la musique pour la période comprise entre la Révolution française et l’Exposition universelle de Paris, en 1889, organisée pour le centenaire de la prise de la Bastille.

MARIANNE ET GERMANIA 1789-1889, LA NATION FRANÇAISE ET LA NATION ALLEMANDE, UNE REVUE DE DEUX MONDES, jusqu’au 5 janvier 1997, Berlinische Gallerie, Martin-Gropius-Bau, Berlin, tél. 30-254 860, tlj sauf lundi 10h-20h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°29 du 1 octobre 1996, avec le titre suivant : Marianne et Germania

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