Paris Photo

Découvertes et attentisme

Le salon, organisé du 19 au 22 novembre, a été porté par la scène moyen-orientale

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 25 novembre 2009 - 470 mots

PARIS - « La photographie du Moyen-Orient n’a rien à envier sur le plan technique et conceptuel à celle d’autres pays », lançait Simin Dehghani, de la galerie Assar (Téhéran). Confirmation sur Paris Photo où les scènes arabe et iranienne étaient à l’honneur.

Au gros plan d’une main tenant une grenade par Walid Raad chez Sfeir-Semler (Hambourg, Beyrouth) répondaient les « jeux de mains, jeux de vilains » de Sama Alshaibi chez Selma Feriani (Londres). Chez Assar, se détachaient les photos de Mohamad Ghazali, prises du point de vue des sculptures installées dans l’espace public, tandis que le stand d’El Marsa (Tunis) était dominé par les clichés de Mouna Karray, révélant d’étranges constructions dans une cité industrielle. Toutes les photos n’étaient pas du même calibre. On était moins secoué par l’accrochage de 127 (Marrakech) que par un livre de souvenirs douloureusement beau de Carolle Benitah que présentait la même galerie. Face à la puissance de certaines œuvres visibles dans ce secteur, le reste du contemporain paraissait fade, superficiel ou déjà vu. Restaient quelques exceptions comme le travail aussi empathique que drolatique de Tatsumi Orimoto photographiant sa mère chez DNA (Berlin), l’accrochage de Patricia Dorfmann (Paris) autour de la performance, les scènes de violence de Matthias Bruggmann chez Polaris (Paris), ou les photos des camps d’entraînements israéliens de Shai Kremer chez Les Filles du Calvaire (Paris). Particulièrement réussi, le stand de Magnum (Paris) avait accordé une large place aux clichés d’Inge Morath pris en Iran. Mais la photo venue d’Afrique sortait du lot, avec le one-man show de Pieter Hugo chez Michael Stevenson (Le Cap), ou la série « Flamboya » de Viviane Sassen, dont une œuvre fut achetée par la Maison européenne de la photographie (Paris) chez Motive (Amsterdam). Au point de penser qu’un futur « Statement » dédié à ce continent serait bienvenu…
    Malgré un indéniable succès public, le commerce fut contrasté, porté principalement sur les pièces à petits prix, comme les délicates photos de Tania Mouraud chez Dominique Fiat (Paris) ou les pièces de Matt Wilson chez Les Filles du Calvaire. « Les gens sont venus pour acheter entre 500 et 2 000 euros. Je suis à la moitié de mon chiffre d’affaires de l’an dernier », confiait Christine Ollier, directrice des Filles du Calvaire. Même constat chez Vu (Paris) ou Le Réverbère (Lyon). En revanche, Edwynn Houk (New York) a cédé cinq photos de Lalla Essaydi dans une gamme de prix compris entre 12 000 et 24 000 dollars. De même, Lumière des Roses (Montreuil) a vendu dix-sept clichés dès le vernissage. Côté plateforme arabe et iranienne, si B21 (Dubaï) et Silk Road (Téhéran) ont fait sold out, tel ne fut pas le cas d’Empty Quarter (Dubaï) ou El Marsa. Le déclic entre l’instant de la découverte et le moment de l’achat n’est pas toujours immédiat.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°314 du 27 novembre 2009, avec le titre suivant : Découvertes et attentisme

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