Tableaux modernes : novembre faste

Des ventes importantes pour Drouot

Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1996 - 705 mots

Trois collections de tableaux modernes et contemporains permettent à Me Francis Briest d’organiser autant de vacations, sur deux jours, comportant près de trois cents œuvres, soit les ventes les plus importantes dans cette spécialité à Paris depuis longtemps. Les études Calmels Chambre Cohen, Pescheteau-Badin, Godeau & Leroy et François de Ricqlès disperseront également des tableaux modernes et contemporains en novembre.

PARIS. Rassemblant trois collections d’importance appartenant à la Banque commerciale privée (BCP), au galeriste Jean-Gabriel Mitterrand, et à un couple d’amateurs, Monsieur et Madame Kaplan, agrémentées d’assez nombreux lots "par divers amateurs", les ventes de Me Francis Briest auront lieu les 28 et 29 novembre.

La première vacation, le 28, à Drouot-Montaigne, sera consacrée à environ 90 œuvres impressionnistes et modernes, dont quatre proviennent de la collection de la BCP : Lunia Czechowska, 1917-1918, une huile sur carton d’Amedeo Modigliani, estimée entre 9 et 11 millions de francs, représente l’un des plus célèbres modèles de l’artiste. Les trois grâces, 1909, de Kees Van Dongen, une grande toile aux tons de gris et de vert chers à l’artiste, est estimée entre 3,5 et 4 millions de francs, et Paysanne assise au soleil couchant, 1892, de Camille Pissarro, entre 2,8 et 3,2 millions de francs. Enfin, Nature morte aux fruits et Portrait de Théla, vers 1872, de Paul Gauguin, est estimée entre 1 et 1,3 million de francs.

Représentatives de leur époque
Le lendemain, en deux vacations, à 15 heures et à 20 heures, Me Briest dispersera plus de 200 sculptures, tableaux abstraits et contemporains, un nombre considérable par ces temps de morosité économique. Près de 90 lots, pour les deux tiers des sculptures de la seconde moitié du XXe siècle, proviennent de la collection de Jean-Gabriel Mitterrand. De qualité inégale, celle-ci comprend néanmoins quelques pièces bien représentatives de leur époque, telles que Après le temps menaçant, 1965-1966, d’Arman, un fauteuil calciné enduit de polyester, estimé entre 400 000 et 600 000 francs ; Sergeant summer glut, 1987, de Robert Rauschenberg, en fer et acier peint (estimation 100 000 à 150 000 francs) ; ou encore Untitled brown felt, 1978, de Robert Morris, estimé entre 70 000 et 90 000 francs.

Parmi une quinzaine de lots provenant de la collection de la BCP, figurent quelques-unes des œuvres les plus marquantes de la journée : Male figure, 1964, de Willem de Kooning, une huile sur papier marouflé sur carton estimée entre 300 000 et 400 000 francs ; Mao, d’Andy Warhol, estimé entre 150 000 et 180 000 francs ; ou Composition, 1967, de Bram Van Velde, estimé entre 250 000 et 300 000 francs.

Paysage provençal, 1906 ou 1907, d’André Derain – une toile marquant sa transition du Fauvisme vers des tonalités plus sombres, caractéristiques du Cubisme –, qui aurait dû être l’un des tableau les plus importants vendus à Drouot cette année, ne sera finalement pas proposé par Mes Oger Dumont, le 27 novembre. Un désaccord entre les héritiers de son propriétaire, qui avait conservé le tableau (estimé entre 6 et 10 millions de francs) dans le même appartement parisien depuis 1930, en a empêché la vente.

L’étude Calmels Chambre Cohen dispersera, le 18 novembre, une centaine de tableaux modernes et contemporains. Bianco cretto, 1973, de Burri, un peintre rarement vu en vente, est estimé 500 000 francs ; Premier rêve, un beau Brauner de 1947, entre 400 000 et 500 000 francs, tout comme Pein­ture 3 août 1971 de Soulages. Une belle huile sur toile de Marquet, éminemment classique, La baie d’Audierne, 1928, est estimée autour de 500 000 francs, et une dédicace de Picasso, un dessin à l’encre exécuté sur la page de garde de Corps perdu, d’Aimé Césaire, entre 150 000 et 200 000 francs.
Deux études, Pescheteau-Badin, Godeau & Leroy et François de Ricqlès, collaborent sur une vente de quelque 140 tableaux et sculptures modernes et contemporains qui se tiendra le 29 novembre. À côté d’œuvres modernes et classiques, telles que Le baiser de Rodin, fondeur Bardebienne, estimé entre 250 000 et 350 000 francs, deux toiles de Guillaumin, ou encore Baie en Bretagne de Boudin, estimée entre 350 000 et 400 000 francs, figureront bon nombre de lots plus contemporains et sagement estimés, signés Klasen, Dietman, Adami, Rotella et Télémaque, entre autres.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°30 du 1 novembre 1996, avec le titre suivant : Tableaux modernes : novembre faste

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