De Pisis se fait rare

Première rétrospective depuis 1951

Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1996 - 366 mots

Pour marquer le centenaire de la naissance de De Pisis, Ferrare, sa ville natale, lui consacre une grande exposition au Palazzo Massari. Elle rassemble quatre-vingts peintures réalisées depuis 1925 jusqu’à sa mort, en 1956.

FERRARE - Trois toiles où la vibration des couleurs et de la lumière rappelle la peinture impressionniste ouvrent l’exposition de la Galleria d’arte moderna e contemporanea. Peintes lors du premier séjour de De Pisis à Paris, en 1925, elles sont le fruit des longues recherches qui devaient marquer sa peinture pour les décennies à venir. Toutefois, de nombreuses œuvres des années parisiennes portent encore la trace de sa première manière, associée à la peinture métaphysique : natures mortes à l’atmosphère dépaysante, où abondent crustacés, coquillages, pain ou légumes, tels que Paysage à la langouste, Le grand coquillage, Poireaux sur la plage

Paris l’enchante : la peinture de Delacroix, de Manet, de Renoir (si peu à la page dans ce Paris du retour à l’ordre !), "il bel dipingere" des grands maîtres au Louvre, la foule sur les boulevards, les jardins, les fêtes, la beauté des jeunes filles rencontrées dans la rue et qu’il invite à poser pour lui … Il descend dans la rue pour travailler en plein air et traduit ses impressions dans une peinture sensible, sensuelle et instinctive, qui s’enrichit d’une nouvelle gamme chromatique et d’une extraordinaire finesse de coloris capturant la vitalité fugitive et changeante de la réalité. Cette qualité marque encore les œuvres de la décennie suivante et se prolonge jusqu’en 1939. Il vit alors entre Rome, Venise, Milan, et l’été, à Cortina d’Ampezzo, puis, après sa dépression nerveuse, dans la maison de repos de Brughiero.

En complément à cette première rétrospective depuis 1951 – déjà à Ferrare –, la bibliothèque de l’Arioste au Palazzo Paradiso montre les livres consacrés à De Pisis ; une exposition au Musée d’histoire naturelle illustre l’intérêt que l’artiste portait aux sciences naturelles ; et le Palazzo Shifanoia présente les premières études du jeune peintre, inspirées par l’art de Ferrare.

DE PISIS, jusqu’au 19 janvier, Galleria d’arte moderna e contemporanea, Palazzo Massari, Corsa Porta Mare 9, Ferrare, tlj 9h-13h et 15h-18h, tél. 532 20 69 14. Catalogue établi par Sibylle Pieyre de Mandiargues.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°30 du 1 novembre 1996, avec le titre suivant : De Pisis se fait rare

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