Times Mirror cède Abrams

Le premier éditeur de livres d’art aux États-Unis est à vendre

Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1996 - 391 mots

Harry N. Abrams Inc., premier éditeur américain de livres d’art, va être vendu par sa maison-mère, Times Mirror de Los Angeles. Abrams publie chaque année environ cent cinquante nouveaux titres, dont la moitié dans le domaine de l’art, y compris la quasi-totalité des catalogues des expositions organisées dans les grands musées de New York. Le repreneur devrait être connu à la fin de l’année.

NEW YORK - Avec des chevaux de bataille tels que l’History of Art de Horst W. Janson et plus de 1 200 livres au catalogue, Abrams espère approcher les 50 millions de dollars (250 millions de francs) de chiffre d’affaires pour 1996, soit un peu plus qu’en 1995. Reste que ce succès est relatif. Malgré de bonnes rentrées avec la nouvelle histoire de l’art de Marilyn Stokstad, le journal de Frida Kahlo et l’exclusivité mondiale des droits de reproduction de l’exposition "Des trésors cachés révélés", qui pré­sentait au Musée de l’Ermitage 74 ta­bleaux impressionnistes et post-impressionnistes saisis en Alle­ma­gne par l’Armée rouge, la maison d’édition n’a pas réussi à réaliser 12 % de profit sur le capital investi, objectif fixé l’année dernière par Mark H. Willes, le nouveau patron de Times Mirror.

Le président d’Abrams, Paul Gottlieb, fait observer que 12 % est un chiffre "très ambitieux" pour le commerce des livres, "inconstant et cyclique" par définition. Il précise surtout que "cette décision ne résulte pas de la situation actuelle, fondamentalement meilleure que celle de l’an dernier. Elle est la conséquence d’une stratégie globale : notre société-mère change d’orientation et ses objectifs financiers ne peuvent être atteints dans l’édition de livres." Times Mirror s’est déjà séparé de ses autres activités dans ce domaine au cours des années quatre-vingt, pour se concentrer notamment sur ses journaux (Los Angeles Times, Newsday, Baltimore Sun) et ses magazines de loisirs (Field & Stream, Popular Science, Sporting News). Paul Gottlieb espère que cette décision aura le minimum d’effet sur l’activité d’Abrams, que les contrats de distribution passés avec le Museum of Modern Art, le Me­tro­politan, le Guggenheim et le Whit­ney Museum seront renouvelés et qu’aucun des cent cinquante collaborateurs de la maison ne sera licencié lors du rachat de l’entreprise. La vente, confiée à la société d’investissement bancaire Goldman, Sachs & Co. de New York, devrait se conclure d’ici la fin de l’année, bien qu’aucun repreneur n’ait encore fait acte de candidature.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°30 du 1 novembre 1996, avec le titre suivant : Times Mirror cède Abrams

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