Alma-Tadema, un retour aux sources

Rétrospective à Amsterdam, puis à Liverpool

Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1996 - 408 mots

Peintre anglais d’origine néerlandaise, Lawrence Alma-Tadema fut l’un des artistes les plus en vogue du XIXe siècle victorien, avant de tomber dans l’oubli. Soixante-dix de ses toiles majeures, ainsi qu’une sélection de ses aquarelles, lui rendent aujourd’hui justice à Amsterdam.

AMSTERDAM (de notre correspondant). Anobli par la reine Victoria, bien qu’il fût né dans le nord des Pays-Bas en 1836, Lawrence Alma-Tadema vendait ses toiles à des prix records, et son salon était fréquenté par la crème de l’aristocratie et du monde artistique londoniens. Pourtant, peu de temps après sa mort en 1912, son œuvre tomba dans l’oubli et fut tout juste considérée comme "bonne à décorer les boîtes de chocolat". L’exposition du Van Gogh Mu­seum, organisée conjointement avec la Walker Art Gallery de Liverpool, permet aujourd’hui de se forger une opinion plus équilibrée du monde de l’artiste, spécialiste des représentations poétiques et stylisées de l’antiquité classique. Ses élégants personnages, ses palais de marbre monumentaux donnant sur la mer la plus bleue reflétaient non seulement son goût de l’opulence, mais également sa connaissance approfondie des sites archéologiques tels que Pompéi. Ses détracteurs n’ont pas voulu voir son extraordinaire maîtrise technique, sa virtuosité à produire des effets lumineux, ni son souci presque obsédant du détail. Ses perspectives étonnantes et ses constructions habilement agencées ne firent des émules que bien plus tard. Notamment à Hollywood, comme dans les superproductions de Cecil B. De Mille.

"High Art" victorien
Cette rétrospective rassemble des œuvres prêtées par le Musée d’Orsay, le Stedelijk Museum et la Dutch Royal Collection qui sont réunies pour la première fois depuis plus d’un siècle. Parmi les temps forts, une œuvre de jeunesse, L’éducation des enfants de Clovis, ainsi que des compositions compassées au classicisme sévère, comme l’Hommage à Bacchus et La lecture d’Homère. Pour la première fois, les trois œuvres les plus monumentales du peintre seront accrochées ensemble : La galerie de peintures (220 x 166 cm), avec son pendant La galerie de sculptures (223 x 171 cm), accompagnées d’Hadrien en Angleterre visitant une fabrique de poterie anglo-romaine, qui a été découpée en trois parties. Des photographies de la collection personnelle de l’artiste, ainsi que du mobilier et des croquis de sa villa achèvent de dresser le portrait de ce digne représentant du "High Art" victorien.

RÉTROSPECTIVE LAWRENCE ALMA-TADEMA 1836-1912, jusqu’au 2 mars, Van Gogh Museum, Paulus Potterstraat 7, Amsterdam, tlj 10h-17h, tél. 20 570 5200. Puis à la Walker Art Gallery de Liverpool, de mars à juin 1997.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°31 du 1 décembre 1996, avec le titre suivant : Alma-Tadema, un retour aux sources

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque