La science médicale au temps de la splendeur arabe

Manuscrits et objets témoins de l’art de vivre arabo-musulman

Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1996 - 345 mots

La médecine arabe, qui a prospéré du IXe au XIIIe siècle, est présentée à l’Institut du Monde arabe à travers manuscrits et objets provenant de collections européennes et arabes. Un héritage essentiel transmis à l’Occident latin.

PARIS - Fleuron de la civilisation arabo-musulmane mé­diévale, la médecine arabe a prospéré du IXe au XIIIe siècle grâce à de brillants savants de toutes origines et de toutes confessions. Par leur intermédiaire, l’Occident latin redécouvrit à la fin du Moyen Âge la médecine grecque des origines, remaniée et enrichie par cinq siècles d’observation et de critique. L’Institut du Monde arabe a rassemblé des manuscrits et des objets provenant de plusieurs collections européennes et arabes pour nous emmener à la découverte de cet héritage dans une exposition qui révèle l’art de vivre de cette société arabo-musulmane.

Parmi les objets exposés les plus remarquables, le manuscrit de la "grande Thériaque" conservé à la Bibliothèque nationale de France, une antidote contre les morsures de bêtes sauvages dans l’Antiquité grecque. Des planches d’anatomie, des outils de saignée, des instruments d’ophtalmologie montrent l’habileté des médecins de l’époque. L’exposition évoque aussi l’hôpital arabe, né huit siècles avant les premiers exemples occidentaux. Espace d’accueil et de soins gratuits aux déshérités, il était également un lieu de transmission et d’enseignement du savoir médical, doté d’une bibliothèque.

Les grands médecins arabes étaient aussi souvent mathématiciens, philosophes, poètes ou astronomes. L’un des pionniers de cette science médicale fut Hunayn ibn Ishaq, qui traduisit méthodiquement cent cinquante volumes d’œuvres de médecins et savants des siècles précédents. Une génération d’écrivains musulmans originaux lui succéda, dont al-Razi (Rhasès) et le prestigieux Ibn Sina (Avicenne). Ce dernier rédigea quelque cinq cents traités, dont le tiers seulement est parvenu jusqu’à nous. Au nombre de ces ouvrages, une encyclopédie, Le Canon de la Médecine, et Le Livre de la guérison des âmes, véritable somme des connaissances rationnelles de son temps.

LA MÉDECINE AU TEMPS DES CALIFES, jusqu’au 2 mars 1997, Institut du Monde arabe, niveaux -1 et -2. Catalogue coédité par l’IMA et Snoeck, Ducaju et Zoon (Gand), 320 p., 300 illustrations, 250 F.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°31 du 1 décembre 1996, avec le titre suivant : La science médicale au temps de la splendeur arabe

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