Au chic d’après-guerre

Une nouvelle galerie à Paris pour Adnet, Arbus, Jouve

Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1997 - 395 mots

Spécialiste du mobilier et des objets des années quarante et cinquante, Jean-Louis Danant s’est récemment installé avenue Mati­gnon, au cœur du quartier des grands antiquaires et des marchands d’art moderne.

PARIS - Un cendrier de Georges Jouve en forme de patte d’ours, en faïence jaune, monté sur un support en fer battu, à côté d’une commode en parchemin et ivoire d’Arbus : les lignes, les matières des années cinquante, distantes d’une génération seulement et si longtemps méprisées, ont de quoi surprendre.


Revenues peu à peu à la mode depuis cinq ou six ans, les années d’après-guerre sont la période de prédilection de Jean-Louis Danant, architecte d’intérieur et ancien directeur de la galerie Regency (spécialisée dans le mobilier anglais), qui vient d’ouvrir une galerie au 36 avenue Matignon. "Par le mélange des matières, la  variété qu’on y trouve, le mobilier et les objets de cette période ont une créativité qui me plaît beaucoup," explique Jean-Louis Danant, qui a failli s’installer rue Bonaparte voici deux ans et ne jure maintenant que par la Rive Droite.

Retour au style Louis XIII
"Avec ses 250 mètres carrés sur deux étages, le local me plaisait énormément. Autre atout majeur, il est entouré de galeries d’art mo­derne et contemporain, de grands antiquaires et d’hôtels qui comptent de nombreux visiteurs étrangers parmi leur clientèle. "

Chez Jean-Louis Danant, une table en fer forgé de Gilbert Poillerat, ornée de plaques de verre sablé et gravé, créée dans les années quarante pour une villa du sud de la France, sera mise en vente après restauration autour de 500 000 francs. Une paire de fauteuils d’Adnet, en chêne à dossier droit, tapissés, à 65 000 francs, témoigne d’un étonnant retour au style Louis XIII. "Leleu s’inspirait à l’époque du style Louis XVI. Sans doute à cause du traumatisme de la guerre, les architectes et les décorateurs français ont effectué une espèce de repli dans les années quarante, en revenant vers le classicisme français, estime Jean-Louis Danant. Ensuite, au cours de la décennie suivante, la création a redémarré, avant d’entrer complètement, pendant les années soixante, dans l’ère industrielle. Depuis quinze ans à peu près, nous apprécions à nouveau le mobilier de créateurs tels que Garouste, Bonetti ou Dubreuil, qui travaillent des matières comme le bois, le fer forgé, le bronze."
La galerie Jean-Louis Danant exposera également des contemporains comme Olivier Debré, Jean-Pierre Formica, Josette Ris­pal et Mascherini.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°32 du 1 janvier 1997, avec le titre suivant : Au chic d’après-guerre

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