L’art du tapis dans le monde, éditions Mengès

Un ouvrage richement documenté et illustré

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1997 - 345 mots

Somptueusement illustré, écrit par sept auteurs spécialisés, préfacé par Daniel Alcouffe et Marthe Bernus-Taylor, conservateurs généraux du Musée du Louvre, et fort d’une introduction signée par le marchand parisien Yves Mikaeloff, L’art du tapis dans le monde, aux éditions Mengès, couvre le tapis dans toute son histoire et tous ses états.

Objet familier, trop familier même pour que l’on y prête toute l’attention qu’il mérite, le tapis n’a jamais occupé en Occident la place que lui réservent les civilisations orientales. Les historiens de l’art lui accordent beaucoup moins d’importance que les formes artistiques occidentales dominantes. Ce livre comble donc une lacune. En onze chapitres, il couvre la fabrication et la conservation du tapis ainsi que ses diverses fonctions en Orient – accessoire de prière, objet d’ameublement dans la tradition nomade ou encore symbole de prestige –, avant d’aborder son importation et, enfin, sa confection en Europe.

Le premier tapis connu, conservé au Musée de l’Ermitage à Saint- Pétersbourg, date du Ve siècle avant notre ère. Les premiers tapis ne sont arrivés en Occident qu’au XIIe siècle, grâce aux Croisés. Traversant l’Anatolie centrale en 1270, en route pour la Chine, Marco Polo s’extasiait devant "les plus beaux tapis du monde et les plus magnifiques couleurs." Réservé en Europe aux monarques et aux très hauts dignitaires – ainsi, a fortiori dans l’iconographie, qu’aux saints et à la Sainte Famille –, le tapis oriental paraît dans de nombreux portraits et tableaux reli­gieux : celui représenté dans la Messe de saint Gilles, XVe siècle, conser­vée au Louvre, est apparemment mamelouk. L’artiste du XVIIe siè­cle Nicolas Tournier fait figu­rer un tapis Ouchak dans Le Concert.

La manufacture de la Savonnerie, en France, n’a été créée qu’au début du XVIIe siècle, pour faire face aux importations, fort coûteuses, de tapis d’Orient. Mais c’est seulement pendant la seconde moitié du XIXe siècle, en Europe, que la fabrication industrielle s’est mise au service d’un public élargi. Au XXe siè­cle, est né le "tapis d’artiste" – le tapis redevient une chose rare.

L’art du tapis dans le monde, éditions Mengès, 380 p., 490 F.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°32 du 1 janvier 1997, avec le titre suivant : <em>L’art du tapis dans le monde</em>, éditions Mengès

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