Les musiques de Soto

Rétrospective pour l’artiste vénézuélien

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1997 - 417 mots

Vénézuélien d’origine, Jesus-Rafael Soto s’est installé à Paris en 1950 et y est devenu l’un des principaux représentants de l’art cinétique. L’exposition du Jeu de Paume entend montrer des aspects méconnus de cette œuvre.

PARIS - Né en 1923 à Ciudad Bolivar, au Venezuela, Jesus-Rafael Soto s’est installé vingt-sept ans plus tard à Paris, où il rencontra des artistes déterminants pour le développement de son travail, comme Jean Tin­guely ou Agam. L’art cinétique, ensemble flou de pratiques parfois très éloignées les unes des autres, fut cependant la bannière sous laquelle Soto parvint à se faire connaître. Les construc­tions de Naum Gabo et de Moholy-Nagy, les roto-reliefs de Marcel Duchamp et les mobiles de Calder sont communément présentés comme les ancêtres du Cinétisme, dont l’acte de naissance fut marqué par une exposition intitulée "Le mouvement", présentée en 1955 à la galerie Denise René.

Toute une époque se reconnaît dans ces œuvres qui exaltent littéralement les possibilités de la machine et des espaces virtuels. C’est sous ce deuxième aspect que se range le travail de Soto, qui a beaucoup employé les ressources de la transparence des matériaux modernes comme le plexiglas. Les vibrations des couleurs et des lignes sont au centre de ses préoccupations, qu’il gère avec un sens graphique très sûr. Mais la plupart de ses travaux sont réalisés à une échelle monumentale dans des espaces publics. En 1968, il décore ainsi la Faculté de médecine de Rennes ; en 1987, le hall du centre Georges Pompidou avec une vaste coupole inversée ; et plus récemment, le siège social d’Air France à Roissy.

Mais c’est surtout dans son pays natal que Soto a eu l’occasion de concrétiser des projets ambitieux, et en particulier à Caracas, où l’on peut voir plus d’une dizaine d’installations permanentes. À la fin des années soixante, Soto a mis au point ses désormais fameux Pénétrables, qui engagent une participation active du spectateur, invité à se glisser dans des forêts de tiges de plastique suspendues. La dimension ludique de ces installations est évidemment essentielle. On découvrira pour la première fois, à l’occasion de cette exposition, les travaux les plus récents de l’artiste où sont pleinement exploitées les caractéristiques de l’immatérialité et de la virtualité. Après Paris, la rétrospective voyagera notamment en Allemagne, en Espagne, en Amérique du Sud et, bien entendu, au Venezuela.

RÉTROSPECTIVE SOTO, du 7 janvier au 16 février, Galerie nationale du Jeu de Paume, tlj sauf lundi 12h-19h, mardi jusqu’à 21h30, samedi et dimanche 10h-19 h. Catalogue, éditions du Jeu de Paume-RMN.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°32 du 1 janvier 1997, avec le titre suivant : Les musiques de Soto

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