Du niet de la Douma au oui du président

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 mars 1997 - 358 mots

Négociations germano-soviétiques, dossier des \"MNR\", réalisation du Musée des Arts premiers, rénovation du Grand Palais, modernisation des musées en régions… ces questions ont occupé les colonnes du Journal des Arts pendant ses trois premières années. Elles figurent toujours parmi les dossiers en suspens à l’horizon 2000.

Jusqu’au mois dernier, l’opinion publique pouvait encore espérer que la Russie garderait une attitude d’ouverture dans le difficile règlement du dossier des restitutions des œuvres saisies dans l’Allemagne occupée. Le "niet" de la Douma vient de rappeler qu’une grande fraction des dirigeants de l’ex-Union soviétique considère ces œuvres comme de justes compensations aux destructions infligées par l’armée nazie. Les négociations germano-russes n’ont pas fini de faire parler d’elles, tandis qu’en France, la polémique sur le sort des biens juifs spoliés durant la Deuxième Guerre mondiale a rebondi avec le rapport provisoire d’une enquête menée par la Cour des comptes. Ce texte, qui n’a pas été repris dans le rapport de la Cour au président de la Répu­blique, rendu public le 18 février, accuse l’État d’avoir manqué de diligence pour retrouver les propriétaires des œuvres. Les musées se sont défendus mais, une fois de plus, ils sont confrontés au problème du pedigree de leurs collections. Cette question est déjà soulevée à propos du futur Musée des Arts premiers, alors que celui-ci est à peine en gestation. Le marché des arts africains et océaniens n’est pas des plus sains, et des voix s’élèvent pour mettre en garde les conservateurs au moment où ils doivent élargir une collection pour satisfaire le grand dessein présidentiel. Incontestablement, le futur musée du Trocadéro sera le projet majeur des prochaines années. Celui-ci ne devrait pas mettre de côté de nécessaires rénovations, comme celle du Grand Palais, ou freiner de grands chantiers déjà programmés à Paris ou en régions, ou encore retarder davantage la création d’un Institut national d’histoire de l’art, maintes fois annoncé, et l’instauration de cet enseignement dans les lycées. La France a un grave retard à combler dans ce domaine. Le développement des enseignements artistiques pourrait permettre aux musées modernisés – souvent avec des budgets de fonctionnement accrus – de trouver les nouveaux publics qu’ils recherchent ardemment.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°34 du 1 mars 1997, avec le titre suivant : Du niet de la Douma au oui du président

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