Art moderne

Deux Rodin sinon rien

Philadelphie se met à l’heure du sculpteur français

Par Jason Edward Kaufman · Le Journal des Arts

Le 2 mai 1997 - 395 mots

Jusqu’au 22 juin, le Philadelphia Museum of Art accueille simultanément deux expositions Rodin : une soixantaine de sculptures de la collection Gerald Cantor démontrent avec quelle force expressive le sculpteur a représenté la main humaine, tandis que la seconde exposition, "Rodin et Michel-Ange", souligne l’influence du maître de la Renaissance sur celui qui se déclarait son fils spirituel.

PHILADELPHIE. Avec le Rodin Museum of Philadelphia, la principale ville de Pennsylvanie compte cette saison plus d’œuvres de Rodin que partout ailleurs au monde, Paris excepté. Pour cet événement, la Ville a engagé une impressionnante campagne de promotion autour de Rodin, comparable à celle qui avait entouré la venue de la rétrospective "Cézanne" en 1996, avec le succès que l’on sait. L’exposition "Les mains de Rodin" est un hommage rendu à Gerald Cantor, qui avait rassemblé pas moins de 750 sculptures, dessins, photographies, lettres et objets personnels de l’artiste, soit la plus importante collection privée jamais consacrée à Rodin. Les soixante sculptures présentées appartiennent à sa veuve ou ont été offertes par le couple à des musées tels que le Brooklyn Museum of Art, le Metropolitan ou le Los Angeles County Museum of Art. Parmi elles, une Main droite serrée en poing d’un réalisme saisissant (vers 1885), la Main de Dieu (1898) ou encore une gracieuse Main sortant du tombeau (vers 1910), ainsi que des sculptures dont la représentation des mains a fait dire au poète symboliste Gustave Kahn que Rodin était "le sculpteur des mains".

À la Casa Buonarotti
La seconde exposition, "Rodin et Michel-Ange", a été conçue et présentée en 1996 à Florence, à la Casa Buonarotti, qui a prêté trois fragments de sculptures et douze dessins. Du Metropolitan Museum of Art de New York provient la célèbre étude à la sanguine pour la Sybille libyque, ainsi que des moulages en plâtre de sculptures de la chapelle des Médicis placés devant des esquisses évoquant l’architecture des lieux. Aux côtés des œuvres de Michel-Ange sont exposés douze sculptures de Rodin et autant de dessins – provenant pour la plupart du Rodin Museum of Philadelphia –, témoignages exemplaires de la dette du sculpteur français envers le maître italien dans sa compréhension de la forme humaine.

RODIN ET MICHEL-ANGE et LES MAINS DE RODIN, jusqu’au 22 juin, Philadelphia Museum of Art, 26th Street & Benjamin Franklin Parkway, tél. 1 215 763 8100, tlj sauf lundi 10h-17h, merc. 10h-20h45.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°37 du 2 mai 1997, avec le titre suivant : Deux Rodin sinon rien

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