Le mont Athos à domicile

L’exposition phare de Thessalonique 97 durera six mois

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 16 mai 1997 - 445 mots

L’exposition programmée cet été dans la capitale culturelle européenne 1997 promet d’être l’événement majeur de \"Thessalonique 97\". Pour la première fois depuis un millénaire, plus de cinq cents œuvres et objets d’art conservés dans les monastères orthodoxes du mont Athos seront en effet accessibles au public… femmes comprises.

THESSALONIQUE. Pour la première fois en un millénaire, l’exposition "Les trésors du mont Athos" offrira l’occasion unique d’admirer plusieurs centaines d’œuvres d’art du lointain mont sacré de Macédoine. Si l’accès aux monastères n’est déjà pas facile pour les hommes, les femmes, elles, depuis 1060, n’ont pas le droit d’y accéder. Comme la découverte de ce site accidenté se fait généralement à pied, la visite est réduite à quelques-uns seulement des vingt monastères. D’autant plus que les contraintes imposées par les autorités monastiques interdisent aux rares visiteurs d’y séjourner plus de quatre nuits. En outre, nombre de ces œuvres d’art sont difficilement visibles, enfermées dans les bibliothèques ou cachées dans les recoins sombres des églises.

République théocratique
La péninsule, située à environ 130 kilomètres à l’est de Thes­salonique, accueille des moines depuis le VIIe siècle, mais le monastère de Grand Lavra, fondé en 963, est le plus ancien qui ait survécu. En 1926, le mont Athos a été reconnu République théocratique sous la souveraineté de la Grèce. En pratique, c’est un territoire pour ainsi dire indépendant. Sur les 40 000 moines orthodoxes que comptait la communauté à son apogée, au XIIe siècle, il n’en reste aujourd’hui que 2 000. La plupart sont d’origine grecque, mais un grand nombre d’entre eux viennent de Russie et d’Eu­rope de l’Est. Ils vivent en autarcie et consacrent l’essentiel de leur temps à la prière. Riche d’une collection de 15 000 icônes, le mont Athos est l’un des plus riches dépositaires de l’art byzantin en Grèce. Pour l’exposition, 589 pièces ont été retenues, parmi lesquelles 108 icônes, 131 documents byzantins, 120 manuscrits, la plupart enluminés, et quantité d’étoffes, broderies, sceaux, pièces de monnaies, sculptures, ivoires, céramiques et mobilier. Au nombre des trésors prêtés par les moines, l’icône de Saint Georges par Xenofondos, ou encore un jubé en or de Simonopetra. La Double et Sainte Synarchie du Mont Sacré, l’autorité qui gouverne le mont Athos, a donné sa bénédiction à l’événement. Le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomé, et celui de toutes les Russies, Alexis II, ont également apporté leur soutien à la manifestation, à laquelle participent dix-sept monastères. En échange, cinq ateliers de conservation seront créés pour la préservation des trésors artistiques du mont Athos, accompagnés d’une contribution du ministère grec de la Culture équivalant à 650 000 francs.

LES TRÉSORS DU MONT ATHOS, 21 juin-31 décembre, Thessalonique, renseignements au 30 31 86 78 60/6.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°38 du 16 mai 1997, avec le titre suivant : Le mont Athos à domicile

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