Du barreau au baroque

Maître Lemme offre vingt peintures romaines au Louvre

Le Journal des Arts

Le 16 mai 1997 - 336 mots

L’avocat et collectionneur italien Fabrizio Lemme a décidé de donner un marbre de Monnot et vingt peintures romaines des XVIIe et XVIIIe siècles au Musée du Louvre. Ces tableaux seront exposés en permanence dans les nouvelles salles du département des Peintures italiennes, à partir de 1998.

PARIS. En signant, le 25 avril, l’acte notarié qui fait entrer au Louvre 20 fleurons de l’exceptionnelle collection de 280 peintures romaines rassemblées par Fabrizio Lemme, Pierre Rosenberg avait grandement conscience "de combler des manques" dans les collections du musée dont il est le président-directeur, tout en mettant un terme aux incertitudes qui planaient depuis plus d’un an sur cette donation sous réserve d’usufruit. À l’exception d’une Vierge à l’enfant du Napolitain Stanzione, toutes ces peintures à l’huile sont signées des plus grands maîtres de la peinture baroque romaine : Baciccio, Benefial, Chiari, Conca, Guglielmi, Seyter, Trevisani… Elles seront exposées au Louvre, en compagnie de 110 autres tableaux de la collection Lemme, en février 1998. L’avocat a déjà annoncé son intention de renoncer, immédiatement après la fin de l’exposition, à son droit d’usufruit sur les œuvres données. Paral­lèlement, le collectionneur a offert 27 tableaux à la Galleria Nazionale d’Arte Antica du palais Barberini à Rome, pour lesquels il renoncera également à l’usufruit après une exposition prévue à l’automne 1998. Âgé de 61 ans, Fabrizio Lemme est un brillant avocat romain, doyen et professeur de droit pénal à l’université de Sienne. Cet ami de longue date de Pierre Rosenberg écrit régulièrement pour notre partenaire éditorial, Il Giornale dell’Arte. Originaire de la Molise, Fabrizio Lemme avait autrefois émis le souhait de créer une Pinacothèque dans cette région rattachée aux Abruzzes, mais "ma collection étant exclusivement composée de peintures romaines n’ayant rien à voir avec ma région natale, j’ai finalement renoncé à ce projet". "Afin de ne pas être soupçonné de spéculation commerciale, je rappellerai par ailleurs que la loi italienne m’interdit de vendre séparément les tableaux encore en ma possession", a précisé le collectionneur, qui souhaite transmettre ses œuvres à ses héritiers.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°38 du 16 mai 1997, avec le titre suivant : Du barreau au baroque

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