Embellie à New York

Christie’s se taille la part du Lion

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 30 mai 1997 - 407 mots

En une semaine, du 6 au 13 mai, Christie’s et Sotheby’s ont adjugé pour 387 millions de dollars d’œuvres d’art à New York, lors des ventes impressionnistes, modernes et contemporaines. Grâce à la remarquable collection Lœb, qui a rapporté 98,2 millions de dollars, Christie’s s’est taillé la part du lion avec un produit global de 264 millions de dollars. Nous avons demandé à deux marchands, Ivor Braka et Anthony Grant, de commenter ces ventes. Voici leur analyse générale puis, en page 37, leurs commentaires détaillés sur une sélection d’œuvres.

NEW YORK. "Les meil­leurs lots ont été cédés à des montants aussi élevés, voire supérieurs à ceux de 1989 et 1990, mais les lots moyens n’atteignent plus les sommets exagérés d’il y a sept ou huit ans", estime Ivor Braka après les ventes d’art impressionniste et mo­derne. Marchand réputé de Londres, Ivor Braka a notamment collaboré à la constitution de la collection moderne et contemporaine des Lloyds. "Si ces résultats apportent une touche d’optimisme au marché, les marchands restent, eux, réservés. Ils s’interrogent sur l’avenir et sur la manière de concurrencer les grandes salles des ventes qui monopolisent le secteur". Après le succès de la dispersion par Christie’s des vingt-neuf lots de la succession Lœb, Sotheby’s avait une tâche difficile. Cependant, des "prix extraordinaires" ont été atteints pour des œuvres d’importance, signées Degas, Modigliani et Klimt. Au total, cette vacation a rapporté 81,3 millions de dollars, bien que seize lots sur les soixante-six proposés n’aient pas trouvé preneur, "illustration d’un marché exigeant, peu ou pas intéressé par de trop nombreuses œuvres impressionnistes de second ordre". Pour Ivor Braka, la star de la semaine a été sans conteste Christopher Burge, président-directeur général de Christie’s-New York, qui a confirmé ses remarquables qualités d’auctioneer. Ancien directeur du département d’art contemporain de Sotheby’s, Anthony Grant a rejoint il y a deux ans la galerie Pace­Wildenstein. "Avec les deux tableaux Pop Art les plus importants de la semaine, une série d’œuvres expressionnistes abstraites et un ensemble de douze sculptures remarqua­bles du collectionneur de Santa Bar­bara, Douglas Cramer, Chris­tie’s a pu afficher des résultats supérieurs", estime-t-il. (On lira page 39 l’analyse de la vente des sculptures du producteur d’Holly­wood, Dou­glas Cramer). Le catalogue de Sothe­by’s était plus mince : "Mais la maison de vente a pris le risque de miser sur la collection du cardiologue incarcéré Bernardo Nadal-Ginard, qui comprenait onze sculptures par de nouveaux noms de l’art contem­­porain, et cela a été payant."

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°39 du 30 mai 1997, avec le titre suivant : Embellie à New York

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