Artistes et galeries à travers le monde (30 mai 1997)

L’actualité de l’art contemporain

Le Journal des Arts

Le 30 mai 1997 - 1315 mots

BRUXELLES

Annoncée de longue date, l’exposition Andy Warhol sera aux cimaises de la galerie Sabine Wachters. Avec des œuvres issues de collections privées, elle constitue une micro-rétrospective rassemblant peintures, dessins et sérigraphies. L’évolution de Warhol se dessine, depuis ses projets de chaussures jusqu’aux portraits stéréotypés des années quatre-vingt. Événement attendu, l’exposition vaut surtout pour la passerelle qu’elle jette, de la galerie de la rue de Stalingrad à celle de la rue Bosquet, entre un artiste consacré et une jeune génération réunie en un salon foisonnant et multiple. Avec David Bade, Bill Beckenbridge, Alison Gill, Charlotte Schleiffert et Erik Van Lieshout.
Galerie Sabine Wachters, 26 rue de Stalingrad, 1000 Bruxelles, et 36 rue Bosquet, 1060 Bruxelles, tél. 32 2 534 14 41, jusqu’au 14 juin

Aux champs minimalistes, Els Hattinkl, peintre brugeoise, préfère les palimpsestes matiérés qui témoignent de l’usure du temps en ne restituant que des lambeaux de mémoire. Le texte est ainsi pris dans la matière même d’une figuration symbolique. Cet univers méthodiquement "patiné" aspire à l’harmonie, comme s’il fallait user le mot pour lui rendre la souplesse des choses vécues. Ici aussi le murmure domine, mais il semble venir de loin derrière nous.
Galerie ABC, 53 rue Lebeau, 1000 Bruxelles, tél. 32 2 511 32 53, jusqu’au 28 juin

LAUSANNE

Chistophe Boutin présente à Lausanne le film d’un combat de boxe anglaise singulier, puisqu’il réunit sur le ring trois boxeurs : Rachid Djaidani, Joël Gomis et Kamel Lafhiel. Le respect des règles devient ici illusoire, même si un arbitre officiel est présent sur le ring. Quatre photographies du combat en grand format accompagnent une projection permanente du film.
Galerie Knapp, 28 rue du Pré-du-Marché, 1004 Lausanne, tél. 41 21 312 23 20, jusqu’au 6 juillet

LONDRES

Vivant aujourd’hui à Bali, Ashley Bickerton est un nom qui pourrait bien s’être perdu dans les méandres de la mythologie de l’art contemporain. Même si son travail a continué d’être montré de temps en temps chez Sonnabend à New York, l’artiste n’a pas occupé le devant de la scène depuis des années ni exposé à Londres depuis "New York Art Now Part 2" à la Saatchi Collection en 1988. Sa redécouverte est illustrée par trois tableaux : une effrayante version de la Crucifixion, un nu de sa petite amie Christina enceinte, et un téléspectateur affalé dans un canapé et jouant avec sa télécommande.
White Cube Gallery, 44 Duke Street, St James, Londres, tél. 44 171 930 5373, 5 juin-5 juillet

MILAN 

Salvatore Ala, le galeriste qui a contribué dans les années soixante à la diffusion du Minimalisme, de l’Arte povera et du Néo-expressionnisme, est de retour à Milan. Installé à New York depuis 1979, il a continué à soutenir les artistes italiens – de Boetti à Pistoletto, de Pascali à Fabro, mais aussi des artistes plus "historiques" comme Emilio Vedova, Alberto Burri et Carla Accardi – et a été l’un des premiers à s’intéresser à l’art graffiti en exposant Keith Haring et Ronnie Cutrone. L’exposition inaugurale de la galerie, conçue par Rudi Fuchs et Johannes Gachnang, regroupe des pièces de Gunther Förg, notamment de grands monochromes et des photographies ayant pour thème l’architecture du constructiviste russe Konstantin Melnikov.
Galleria Salvatore Caroline Ala, via Monte di Pietà 1, Milan, tél. 39 2 864 46 73 84, jusqu’au 18 septembre

NEW YORK

Laurie Lambrecht présente chez Munder Skiles un ensemble de photographies de chaises, clichés nés de la rencontre de l’artiste avec l’importante collection de Robert Wilson. Pour Laurie Lambrecht, “l’impression qu’elles laissent sur le papier est simple, plate et élégante”.
Munder Skiles Gallery, 799 Madison Avenue, Floor 3, New York, tél. 1 212 717 0150, jusqu’au 27 juin

Les photographies récentes de Joel-Peter Witkin exposées à la galerie PaceWindensteinMacGill ont été réalisées lors du voyage de l’artiste en Europe ces deux dernières années, en particulier à Rome, Prague et Paris. Même si elles continuent d’être influencées par l’histoire de l’art et les grands thèmes religieux, ces images apparaissent plus attachées au social que jamais.
PaceWindensteinMacGill, 32 East 57th Street, New York, tél. 1 212 759 7999, jusqu’au 21 juin

PARIS

Photographe de nus, de scènes de rue, portraitiste, Lee Friedlander s’est plongé dans un tout autre univers : le désert. De l’Arizona, du désert de Sonora, il a une vision radicale : des images de format carré où s’entremêlent des branches déchiquetées, où jaillissent des cactus envahissants ; des tirages extrêmement lumineux où dominent blancs et gris. Ce nouveau travail, qui a fait l’objet d’un livre (The Desert Seen, DAP Boston), est au cœur de l’exposition. En complément, dans une salle adjacente, des photographies plus anciennes, comme l’émouvant portrait de Diane Arbus et de sa fille.
Galerie Zabriskie, 37 rue Quincampoix, 75004 Paris, tél. 01 42 72 35 47, jusqu’au 2 août

Après la rétrospective de l’année dernière présentée au Musée d’art moderne de Villeneuve-d’Ascq, la galerie Liliane et Michel Durand-Dessert expose desœuvres d’Alighiero e Boetti datant des années 1966 à 1990. Plusieurs broderies monochromes accompagnent un ensemble de pièces importantes, à l’image de Tela mimetica (1966), de Cimento dell’armonia e dell’invenzione (1969) ou de Anno 1988.
Galerie Liliane et Michel Durand-Dessert, 28 rue de Lappe, 75011 Paris, tél. 01 48 06 92 23, jusqu’au 31 juillet

La galerie Berggruen & Cie expose un ensemble d’estampes et de multiples de l’artiste Jaume Plensa, qui vient d’exposer à la Galerie nationale du Jeu de Paume. Les œuvres réunies datent des six dernières années et témoignent d’une approche expérimentale de l’estampe faisant largement place aux interventions manuelles.
Galerie Berggruen & Cie, 70 rue de l’Université, 75007 Paris, tél. 01 42 22 02 12, jusqu’au 5 juillet

Le nouvel espace de Mabel Semmler accueille huit artistes de l’"Art fractal" : Berko, Chevalier, Dombis, Ginzburg, Meynard, Miller, Nechvatal et Zercate. Ces œuvres manifestent un même attachement
à la géométrie fractale, à la rupture des formes et à une horreur du vide.
Espace Mabel Semmler, 8 rue de Madrid, 75008 Paris, tél. 01 44 69 07 78, jusqu’au 28 juin

Les peintures de Christophe Vigouroux s’inspirent très largement de l’imagerie urbaine, des publicités, de la presse, de la communication visuelle. Ces sujets constituent une iconographie singulière pour des œuvres qui ne négligent pas un certain sens de l’humour.
Galerie Nathalie Obadia, 5 rue du Grenier-Saint-Lazare, 75003 Paris, tél. 01 42 74 67 68, jusqu’au 4 juin

Les photographies du jeune artiste anglais Richard Billingham mettent en scène la vie quotidienne de sa famille, son père alcoolique, sa mère qui ne cesse de fumer et son frère de vingt ans qui n’a pas encore trouvé un sens à sa vie. Dans une atmosphère oppressante, ces personnages se livrent sans fard, exposant leur desœuvrement et leur misère.
Galerie Jennifer Flay, 20 rue Louise-Weiss, 75013 Paris, tél. 01 44 06 73 60, jusqu’au 19 juillet

Annelies Strba entretient une relation très intime avec la photographie. Depuis plus de trente-cinq ans, elle fige le monde qui l’entoure et ses gestes quotidiens. Ses trois enfants ont ainsi constitué pendant de nombreuses années les motifs récurrents de ses prises de vue. Elle présente à Paris un ensemble de photographies très sensibles d’elle-même, saisie dans son intimité.
Galerie Almine Rech, 24 rue Louise-Weiss, 75013 Paris, tél. 01 45 83 71 90, jusqu’au 19 juillet

ROME

Invitée à la Biennale de Venise, Marina Abramovic présente à Rome un aperçu de sa longue carrière dans le domaine de l’art corporel à travers une série de vidéos des années soixante à aujourd’hui, tels que le célèbre Rythm Zero, où l’artiste danse au rythme de tambours africains.
Studio Miscetti, via delle Mantellate 14, Rome, tél. 39 6 68 80 58 80, jusqu’au 15 juillet

ZURICH

La galerie Bruno Bischofberger présente la première exposition personnelle en Suisse du jeune artiste anglais Damien Hirst. À travers une douzaine de pièces, de l’étal de boucherie de Shut up and eat your fucking Dinner à une conception toute personnelle de l’art et de la publicité (Art and Advertising), l’art de Damien Hirst se révèle toujours aussi corrosif, cynique et violent.
Galerie Bruno Bischofberger, Utoquai 29, Zurich, tél. 41 1 262 40 20, jusqu’au 21 juin 

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°39 du 30 mai 1997, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (30 mai 1997)

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