Dessins, mode et Art déco

Un aperçu des ventes de juin et juillet à Drouot

Le Journal des Arts

Le 13 juin 1997 - 784 mots

Parallèlement aux grandes ventes traditionnelles de peinture et de mobilier, l’étude Renaud proposera aux chineurs, le 18 juin, une collection de dessins anciens très abordables. Deux dispersions d’Art déco se dérouleront le 25 juin chez Me Millon & Associés et le 26 juin chez Me Boisgirard, avec des pièces de Frank, Dunand, Ruhlmann et Mallet-Stevens. Enfin, le 1er juillet, Me Ader mettra en vente la collection de mobilier et de vêtements haute couture de l’actrice Marisa Berenson.

PARIS. Trois cent dessins anciens de la collection d’un amateur seront dispersés le 18 juin chez Me Renaud. "C’est une vente très amusante pour ceux qui veulent démarrer une collection", souligne l’expert Bruno de Bayser, en raison de la fourchette peu élevée des estimations : de 5 000 à 15 000 francs. Cet ensemble est constitué de dessins, principalement italiens, parfois français ou des Écoles du Nord. "Ils sont souvent petits, avec des défauts, mais ce sont de bons dessins, qui ont tous "quelque chose" d’intéressant", ajoute l’expert. Ces dessins "de carton" destinés aux curieux et aux amateurs ne sont pas attribués aux artistes les plus célèbres, hormis quelques notables exceptions : Bison, Bloemaert, Casolani, Lesueur, Londonio, Natoire, Oudry... Les sujets sont extrêmement variés : études de têtes ou de postures, portraits – tel celui du duc de Nemours –, scènes religieuses ou de batailles... La vente du 18 juin n’est que la première partie de cette collection, ce qui laisse présumer son abondance. Il y a quelques années, quarante dessins de ce collectionneur avaient déjà fait l’objet d’une donation au Musée du Louvre.Une dispersion d’Art déco se déroulera le 25 juin chez Me Millon, avec des pièces "classiques", selon l’expert Jean-Marcel Camard. De Jean-Michel Frank, un joli meuble d’appui en noyer gainé de parchemin a reçu l’estimation de 200 à 250 000 francs, et une console en bronze à double plateau réalisée en collaboration par les frères Giacometti, 400 000 à 600 000 francs. Créée pour une chambre d’apparat exposée au Sad (Salon des artistes décorateurs), une méridienne en ébène de Macassar et pieds en bronze de 1928 est proposée pour la première fois en vente publique, sur une estimation de 500 000 à 700 000 francs. D’après Jean-Marcel Camard, seuls deux exemplaires de cette méridienne auraient été réalisés, et le lit de cette chambre d’apparat avait demandé deux mille heures de travail... D’autres pièces de Frank seront mises en vente, notamment un bureau de dame en palissandre de Rio gainé de parchemin, créé pour la villa de l’industriel et collectionneur Patenôtre à Nice et estimé 250 000 à 300 000 francs.

Maquettes de paravents de Dunand
Une grande variété de pièces Art déco seront également proposées chez Me Boisgirard, le 26 juin. Selon l’expert de la vente,  Félix Marcilhac, l’un des lots les plus importants est une "somptueuse salle à manger en palissandre et ivoire" qui pourrait atteindre 200 000 francs. Une table à jeux de Jean Royère est estimée 10 000-12 000 francs, et une paire d’appliques en albâtre de Giacometti, 40 000-60 000 francs. Des meubles de René Gabriel et de Mallet-Stevens figureront également dans la vacation. Jean Dunand est bien représenté, avec un ensemble de paravents provenant de la famille de l’artiste. Ces maquettes en grandeur réelle, réalisées en laque et colle de poisson avant l’application de la laque de Chine, sont décorées suivant des thèmes divers : poissons, moineaux, canards, vue du port de Honfleur... Chacune d’entre elles est estimée entre 20 000 et 50 000 francs. Des pâtes de verre d’Henri Cros font également partie de cette dispersion, avec les incontournables verreries de Daum et Lalique, et une lampe à une lumière représentant la Loïe Fuller par Raoul Larché. Des dessins de Mallet-Stevens et de Printz sont encore à signaler. Le 1er juillet, Me Antoine Ader mettra aux enchères une collection inattendue : celle de Marisa Berenson, la célèbre actrice de Barry Lindon, Mort à Venise, Cabaret, qui a mené auparavant une brillante carrière de mannequin. Marisa Berenson quitte en effet son appartement parisien du VIIe arrondissement, près des Invalides, pour vivre désormais entre Londres et New York. Elle se sépare d’une centaine de tenues de soirée, soit environ un tiers de la garde-robe qu’elle conservait à Paris, avec des pièces signées par les plus grands couturiers : Chanel, Yves Saint-Laurent, Ungaro, Versace... L’ensemble est évalué de 50 000 à 100 000 francs, estimation qui sera peut-être amplifiée par "l’effet Berenson". Petite-fille d’Elsa Schiapparelli, dont elle a hérité son sens de l’élégance, Marisa Berenson avait reçu de sa grand-mère des meu­bles Napoléon III qui seront également dispersés : un secrétaire, une coiffeuse, un chiffonnier, une glace, une table et des chaises... le tout estimé entre 300 000 et 400 000 francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°40 du 13 juin 1997, avec le titre suivant : Dessins, mode et Art déco

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