Jeunes Italiens

GENÈVE. Alors que de nouvelles générations d’artistes britanniques, américains et allemands se bousculent sur la scène internationale tous les trois ou quatre ans, l’art contemporain italien semblait, lui, beaucoup moins présent depuis que Sandro Chia, Francesco Clemente, Enzo Cucchi, Nicola de Maria Mimmo Paladino et la Transavan­garde avaient été encensés par Jean-Christophe Ammann, Achille Bonito Oliva et d’autres commissaires d’expositions à la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt. Le directeur du Centre d’art contemporain de Genève, Paolo Colombo, apporte une explication simple à cet état de fait : "Les musées italiens n’ont pas suivi les nouvelles évolutions de l’art contemporain". Colombo a sélectionné douze artistes âgés de 28 à 35 ans : Mario Airo, Stefano Arienti, Vanessa Breecroft, Maurizio Cattelan, Bruna Esposito, Miltos Manetas, Marghe­rita Manzelli, Eva Mari­saldi, Vedova Mazzei, Liliana Moro, Franco Silves­tro et Grazia Toderi. La majorité d’entre eux sont de Milan plutôt que de Rome, où vivaient Chia, Clemente et Cucchi avant qu’ils n’émigrent à New York. Cependant, ils ne sont pas liés entre eux sur le terrain stylistique, mais plutôt par "une complicité involontaire qui s’établit d’elle-même quand des gens partagent un passé, un présent et un langage, en un mot, une culture", comme l’écrit Paolo Colombo dans le catalogue. "C’est la génération qui s’est éloignée de l’Arte povera et de la Transavan­garde, les deux parents de l’art contemporain italien".