Italie - Biennale

Biennale de Venise : pavillons et autres manifestations (II)

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 13 juin 1997 - 794 mots

La Biennale de Venise est, cette année encore, accompagnée par un ensemble d’événements et d’expositions. Nous mentionnons ici quelques-unes de ces manifestations, ayant obtenu ou non le soutien de officiel de la Biennale.

EXPOSITIONS AVEC LE SOUTIEN OFFICIEL

Fondazione Querini Stampalia (12 juin-7 septembre)
"Artistes pour Sarajevo" : Alighiero e Boetti, Nan Goldin, Ilya Kabakov, Joseph Kosuth, Julian Opie, Mimmo Paladino, Remo Salvadori, Cindy Sherman, Rosemarie Trockel.
Cinéma Savona, Campo della Tana (15 juin-31 août)
"Déposition : artistes contemporains suédois à Venise". Avec Steven Bachelder, Cecilia Edefolk, Meta Isaeus-Berlin, Clay Ketter, Matts Leiderstam, Mikael Lundberg, Lars Nilsson, Sophie Tottie, Elin Wikström. Organisée par Bo Nilsson.
Fondazione Bevilaqua La Masa (11 juin-2 septembre)
"Europa-live young proposals for Bevilaqua La Masa". Avec Avery Preesman, Pierre Huyghe, Markus Shaller, Graham Gussin, Oleg Kullig.
Rio Tera Antonio Foscarini, Zattere (à partir du 21 juin)
"Modernities & Memories : recent works from the islamic world". Treize artistes du monde musulman exposent peintures, sculptures et installations. Organisée par la Fondation Rockefeller de New York.
Marghera (à partir du 12 juin)
"Dennis Oppenheim". Travaux de Dennis Oppenheim prêtés par des collections publiques et privées. L’exposition comprend également une grande installation créée spécialement par l’artiste. Organisée par la Ville de Venise.
"Quinze photographes italiens et l’évolution du paysage urbain vénitien". Commissaire : Paolo Costantini. Organisée par la Ville de Venise.
Scuola Grande San Giovanni Evangelista-Sala Badoer (15 juin-3 août)
"Segmentation/multiplication : trois artiste taiwanais", Fanq Marvin Minto, Tsong Pu, Wu Mali. Organisation : Yang Wen-i.
Palazzo Fortuny (à partir du 12 juin)
"Venice in the 50’s and 60’s, workshop of the contemporary". L’exposition, qui réunit les artistes italiens et étrangers les plus significatifs présents à Venise dans les années cinquante et soixante, comprend des photographies et autres documents provenant d’archives publiques et privées. Organisée par la Ville de Venise.
Campo Santa Margherita (1er-5 juillet)
"Venezia Poesia" : festival international de poésie, performances, musique, danse, théâtre, vidéo et art multimédia.
Palazzo Papadopoli, Grand Canal
"Metamorphosis" : artistes australiens aborigènes.

AUTRES EXPOSITIONS

Spazio Thetis, Arsenal : Robert Morris, "I bambini di catrame del nuovo ordine del mondo" (Les enfants du goudron dans le nouvel ordre du monde), organisée par Nuova Icona,

à partir du 12 juin.
La nouveauté la plus intéressante se situe dans le tournant stylistique de l’œuvre de Morris. L’artiste en a fini avec les feutres délicats et les personnages ambigus : ayant vu Donatello, il a traduit la leçon du grand maître de la Renaissance dans un ensemble de dessins qui multiplient les putti très potelés. L’exposition débute avec quinze de ces angelots en polyuréthanne expansé suspendus au plafond, mobiles et traversés de faisceaux lumineux.
La Fondation Mazzotta s’est vu, elle aussi, refuser le patronage de la Biennale pour le projet d’une installation en verre de l’artiste vénitienne Federica Marangoni, qui devrait être placée près de l’entrée des Corderies.
Palazzo Querini-Dubois, Campo San Polo : "Minimalia", organisée par Achille Bonito Oliva, à partir du 12 juin
Alors que Celant a réduit au strict minimum la présence des artistes italiens dans leur pavillon national, Achille Bonito Oliva répond en "revisitant" l’art italien, de Balla aux années quatre-vingt-dix. Il ne s’agit pas, selon lui, d’une polémique ou d’une reprise de l’opposition Arte povera/Transavangarde. Balla est pris comme point de départ, d’où divergent différentes interprétations de l’art, toutes rapportées au cadre général de la figuration : du mouvement Forma Uno de Carla Accardi – l’une des commissaires de la section des Arts visuels – aux géométries de Castellani, du conceptuel Isgro à l’Arte povera de Kounellis, de la Transavangarde de Clemente aux maîtres comme Fontana et Melotti, mais aussi Paolini ou Fabro, qui figurent dans l’exposition principale de la Biennale.
Collection Peggy Guggenheim
    - Rétrospective Stuart Davis, du 7 juin au 8 octobre, tlj sauf mardi 11h-18h.
L’exposition de la Collection Peggy Guggenheim est la première rétrospective européenne consacrée à Stuart Davis (1894-1964), qui a été, avec O’Keeffe, le meilleur représentant de l’art moderne aux États-Unis avant l’École de New York.
    - Jean-Michel Othoniel, 11 juin-9 novembre
Dans le jardin de sculpture, l’artiste français présente ses dernières œuvres de verre et de cristal. Ces pièces, suspendues dans les arbres, sont issues de sa collaboration avec le maître-verrier de Murano Oscar Zanetti.
Couvent Sant’Appolonia : Erik Dietman, 15 juin-9 novembre
Dans le cadre de la présence française à Venise, Erik Dietman expose un ensemble de deux cents œuvres réalisées avec la collaboration du Cirva, à Marseille.

47e Biennale de Venise,du 15 juin au 9 novembre dans les Giardini di Castello et aux Corderies de l’Arsenal. Du mardi au dimanche de 10h à 18h, et, à partir d’octobre, de 10h à 17h. Fermée le lundi sauf le 16 juin. Entrée : 18 000 lires (environ 60 francs), tarif réduit 12 000 lires (40 francs)

La France à l'ère de l'Hybert
Contrairement aux années précédentes, l’Association française d’action artistique (Afaa) n’a pas choisi un commissaire pour représenter la France à la Biennale de Venise. Sur proposition d’un comité, Jean Digne, directeur de l’Afaa, a directement désigné Fabrice Hybert, qui a ensuite proposé à Guy Tortosa de devenir le "producteur délégué" de son projet. Sans cesse en glissement, brouillant volontairement les cartes à propos de la place de l’artiste dans la société, Fabrice Hybert a créé en 1993 "UR" : cette société commerciale, qui entretient de multiples collaborations avec les milieux de l’entreprise et de la recherche, assure la production et la commercialisation d’un certain nombre d’objets qu’il a conçus, parmi lesquels ses fameux "POF", prototypes d’objets en fonctionnement. Hybert n’hésite pas à s’aventurer dans des pratiques aussi diverses que la peinture, le dessin, la sculpture, la photographie, les estampes, les performances, les installations, la vidéo ou la production industrielle. Il propose, pour la Biennale de Venise, de transformer le pavillon français en studio-atelier de production de télévision. Pendant au moins deux semaines, le pavillon vivra au rythme d’un lieu de production audiovisuel, autour d’un plateau de télévision, qui servira ensuite de centre de gestion pour l’ensemble des émissions produites sur place ou empruntées, dont certaines sont susceptibles d’être diffusées sur TV5 et la Rai Uno. Ph. R.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°40 du 13 juin 1997, avec le titre suivant : Biennale de Venise : pavillons et autres manifestations (II)

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