Museu di a Corsica, le nouveau Musée de la Corse

Corte inaugure son musée régional d’anthropologie

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 4 juillet 1997 - 410 mots

Le nouveau Musée régional d’anthropologie de la Corse, inauguré le 21 juin, ne pouvait s’établir dans un lieu plus symbolique que la citadelle qui domine la vieille ville de Corte, au cœur de la Corse.

CORTE. L’architecte turinois Andrea Bruno – Premio Europa 1992 –, à qui l’on doit entre autres la transformation du Castello di Rivoli en musée ou l’aménagement de l’université de Nîmes au Fort Vauban, a su adoucir l’austérité initiale de la caserne Serrurier sans la dénaturer, en ouvrant de larges baies vitrées et en jouant habilement avec les espaces, les niveaux et la lumière. Le musée dispose désormais de 4 645 m2, dont 650 pour les expositions temporaires, 1 700 pour les collections permanentes, 995 pour l’accueil et 1 300 pour les réserves. Le budget de l’opération – 66 millions de francs – a été couvert pour 37 millions par la Collectivité Territoriale et, pour le reste, pour moitié par l’État et l’Union européenne. Le musée abrite une phonothèque, une iconothèque et un centre de documentation, assure ses propres publications et a un programme ambitieux d’enquêtes, de collectes et d’expositions. La collection permanente s’appuie sur l’ensemble de plus de 3 000 objets réunis par le Père Doazan, dont l’étendue et la qualité ont été à l’origine de l’appui moral et financier considérable – qui fera rêver bien des conservateurs – apporté par la Col­lectivité Territoriale dont il dépend. Présentée dans la galerie Doazan, au premier étage, elle s’attache à l’invention du patrimoine insulaire, au pastoralisme et aux savoir-faire traditionnels. La galerie du "musée en train de se faire", au deuxième étage, s’intéresse, elle, à l’évolution sociale, économique et culturelle de la Corse d’aujourd’hui. Pour le conservateur du musée, Jean-Marc Olivesi, et son équipe, présents dès le démarrage du projet en 1988, le musée doit en effet, en traitant du passé, s’ouvrir aux problèmes de la Corse contemporaine. Musée identitaire et non de nostalgie, il doit aussi bien aider les Corses eux-mêmes à reconstruire leur propre image qu’à structurer le regard que portent les visiteurs sur l’île. À l’occasion de son inauguration, il présente deux expositions, "Mesure de l’île" et "La griffe des légendes. Corse : mythes et lieux", dont nous rendons compte page 23.

Musée de la Corse, musée régional d’anthropologie, La Citadelle, 20250 Corte, tél. 04 95 61 00 61, tlj 9h-19h30 jusqu’au 15 septembre ; 15 septembre-15 juin : tlj sf dim. et JF, 9h15-12h et 14h-17h45. Prix d’entrée 35 F, incluant les expositions.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°41 du 4 juillet 1997, avec le titre suivant : Museu di a Corsica, le nouveau Musée de la Corse

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