Les Maîtres baroques

Rome pose des jalons avant la rétrospective du Bernin

Le Journal des Arts

Le 4 juillet 1997 - 470 mots

En 1998, la capitale italienne commémorera le quatrième centenaire de la naissance de deux des principaux représentants – et néanmoins rivaux – du Baroque italien, Gian Lorenzo Bernini, dit le Bernin (1598-1680), et Alessandro Algardi, dit l’Algarde (1598-1654), en attendant la grande rétrospective du Bernin prévue pour 1999.

ROME. Programmée en 1998, la double célébration du Bernin et de l’Algarde s’inscrit à la suite d’une série d’études et d’expositions consacrées aux maîtres du Baroque actifs à Rome au cours du XVIIe siècle. Ainsi, la toute première présentation d’ensemble de l’œuvre du Dominiquin (lire le JdA n° 29, octobre 1996) a été montrée l’an passé au Palazzo Venezia, et une remarquable exposition consacrée aux œuvres de jeunesse de Pierre de Cortone, en provenance de Cortone (lire le JdA n° 32, février 1997), est attendue pour la fin de cette année. L’élan qui a suscité un tel regain d’intérêt pour ceux qui ont fait la grandeur de Rome à l’époque baroque est à mettre au crédit de la surintendance aux Biens artistiques, qui a lancé depuis dix ans plusieurs campagnes de restauration. Celles-ci ont concerné aussi bien des cycles de fresques, comme ceux d’Annibal et Augustin Carrache dans la Grande Galerie du palais Farnèse, ou de Pierre de Cortone pour le plafond du palais Barberini, que des peintures et des sculptures, tels les chefs-d’œuvre du Bernin au Musée Borghèse (lire le JdA n° 26, juin 1996), et des ensembles architecturaux comme l’église du Gesù et le palais Spada.

Foyer de la "manière baroque"
Au printemps prochain, le Musée Borghèse enfin grand ouvert (lire page 38) accueillera l’exposition "Le Bernin sculpteur et la naissance du Baroque dans la maison Borghèse", dont l’ambition est de démontrer à quel point cette résidence fut un des véritables foyers de la "manière baroque" à partir des années 1620. Ainsi, hommage sera rendu à l’extraordinaire déploiement d’activité du cardinal Scipion Borghèse, mécène et collectionneur, qui fut le premier à passer commande au tout jeune Bernin (Énée et Anchise, 1619). À l’automne 1998, une véritable anthologie des travaux de l’Algarde sera inaugurée en un lieu qui n’a pas encore été précisé. L’expo­sition présentera notamment les plans et la réalisation du Casino delle Allegrezze (1644-1652), conçu pour la famille Pamphili, les études préparatoires à d’autres prestigieuses commandes, ainsi qu’un certain nombre de bronzes exécutés par ce peintre, sculpteur et architecte proche des Carrache. En contrepoint, une salle sera consacrée aux portraits des mécènes qui ont soutenu l’artiste au cours de sa carrière. Enfin, au premier trimestre 1999, le Palais des expositions de Rome accueillera la rétrospective des peintures, sculptures et travaux d’architecture du Bernin, initialement présentée à la National Gallery de Washington (octobre 1998-janvier 1999) et conjointement organisée par le grand musée américain, la surintendance aux Biens culturels, la Ville de Rome, la Fabbrica de Saint-Pierre et la Bibliothèque apostolique vaticane.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°41 du 4 juillet 1997, avec le titre suivant : Les Maîtres baroques

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque