Art moderne

Faux Van Gogh, la piste « Schuff » se précise

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 4 juillet 1997 - 301 mots

PARIS

Le bon père "Schuff" serait-il l’auteur de plusieurs "Van Gogh" ? Depuis bientôt soixante-dix ans, le peintre Claude-Émile Schuffenecker et son frère Amédée, marchand, sont périodiquement accusés d’avoir falsifié des œuvres de différents artistes. Jill-Elyse Grossvogel, commissaire de la récente rétrospective Schuffenecker, livre des informations inédites pouvant conforter cette hypothèse.

PARIS - Après notre dossier "Van Gogh, les mises en examen se succèdent" (le JdA n° 39), Jill-Elyse Grossvogel dresse un portrait de Claude-Émile Schuffenecker (1851-1934) où apparaissent de nombreuses contradictions chez ce personnage, considéré habituellement comme le bon père "Schuff". Elle rappelle que le peintre, grand collectionneur de tableaux, a été l’un des premiers amateurs de Van Gogh. Les deux frères Schuffe­necker pourraient avoir eu entre les mains une soixantaine d’œuvres de Vincent. Elle cite des témoignages attestant de leur présence, voire de "Van Gogh de nouvelle fabrique" chez Amédée, comme l’a écrit un voisin du peintre ! Jill-Elyse Grossvogel relève que Claude-Émile non seulement copiait ses propres œuvres, mais elle a découvert dans une galerie new-yorkaise une copie du Jardin du poète de Vincent. Un carnet de croquis de Schuffe­necker comporte une page représentant une reprise au crayon de l’Arlé­sienne… Des tableaux de Vincent de la collection de Claude-Émile ont fait partie d’une exposition itinérante en Allemagne pour être vendus. L’étude des catalogues montre que les œuvres ont parfois changé de titre d’une ville à l’autre. Cette valse des titres rend difficile l’identification des toiles entre 1896 et 1906, et ne peut que nourrir les soupçons. Par ailleurs, toujours à la suite de notre dossier, nous avons reçu un texte de Benoît Landais mettant en cause l’authenticité des Tour­nesols achetés 228 millions de francs en 1987 par la compagnie japonaise Yasuda. De son côté, nouveaux arguments à l’appui, Richard Rodriguez réitère sa contestation de celle du Jardin à Auvers.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°41 du 4 juillet 1997, avec le titre suivant : Faux Van Gogh, la piste « Schuff » se précise

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