Venise obtient un nouveau sursis

Le Journal des Arts

Le 4 juillet 1997 - 344 mots

Le ministère italien de l’Environnement et la Région de Venise ont prolongé d’un an l’interdiction d’exploiter un gisement de gaz situé au large de Chioggia. Une étude approfondie sera menée pendant ce laps de temps afin d’évaluer les risques d’affaissement du littoral si la société Agip était autorisée à procéder à l’extraction d’hydrocarbures.

VENISE. La société pétrolière italienne Agip devra attendre encore un an pour savoir si l’interdiction émise en 1995 d’exploiter un gisement de gaz au large de Chioggia est levée ou non (lire le JdA n° 35, 4 avril 1997). Les conclusions rendues le 12 juin par la commission d’experts dirigée par Enzo Boschi indiquent en effet que "les études menées à ce stade ne permettent pas d’exclure avec certitude l’éventualité d’un risque d’affaissement du littoral consécutif à l’extraction d’hydrocarbures, ni d’évaluer son ampleur". Ce rapport fait suite aux mises en garde des ingénieurs de la Région de Venise, qui avaient publiquement fait part de leurs craintes de voir la Sérénissime s’enfoncer de 30 cm si l’exploitation du gisement était autorisée. Un article publié dans leur bulletin officiel, le Giornale dell’Ingeniere, rappelait notamment les conséquences désastreuses sur l’environnement de l’activité d’Agip au large de Ravenne dans les années cinquante et soixante. Après avoir déjà dépensé 31,6 milliards de lires (108 millions de francs), Agip projetait de consacrer un investissement de 1 200 milliards de lires (4 milliards de francs) à ce projet, qui devait mobiliser 500 personnes. Conformément aux suggestions de la commission Boschi, une étude approfondie a été demandée au département de Méthodes et de Modèles mathématiques de l’université de Padoue. Son rapport sera examiné en mars 1998 par les autorités compétentes, qui rendront leur décision finale en mai 1998. Une enquête de la Commission nationale pour l’Environnement a également été commanditée. Le président de la Région de Venise, Giancarlo Galan, a déclaré : "Nous avons conscience des intérêts économiques en jeu, mais il ne faut pas oublier ceux de Venise et de Chioggia, ni l’avenir de la lagune et les craintes des habitants de Venise de la voir s’affaisser davantage."

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°41 du 4 juillet 1997, avec le titre suivant : Venise obtient un nouveau sursis

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