Les Brèves : Rendre plus attractif le droit des fondations, Un calendrier de Tavernier...

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 29 août 1997 - 1346 mots

Rendre plus attractif le droit des fondations : Sous ce titre, la Documentation Française vient de publier un rapport remis au Premier ministre en mars 1997. L’ouvrage comporte de nombreuses recommandations visant à adapter les formes, à simplifier la création, et à moderniser la gestion des fondations reconnues d’utilité publique et des fondations d’entreprise. Il propose également de renoncer au régime de l’État partenaire pour s’en tenir à un contrôle a posteriori. Une petite révolution. L’ouvrage fera plaisir aux responsables des organisations œuvrant pour le développement de l’action culturelle des entreprises (Admical, UDA) qui ont critiqué les mécanismes et pratiques actuels, jugés dissuasifs pour les entreprises.
Rendre plus attractif le droit des fondations, les études du Conseil d’État. La Documentation française, 269 p., 125 F.

Les commissaires-priseurs français participeront, pour la troisième année consécutive, aux journées du Patrimoine qui se dérouleront les samedi 20 et dimanche 21 septembre. Des ventes aux enchères publiques seront organisées autour de l’un des thèmes de l’édition 1997 : fêtes et jeux. Leur produit sera consacré à la restauration d’œuvres d’art, classées au titre des monuments historiques : La Nativité (1640) de la Hyre, et une grande armoire Louis XIV, en bois d’amarante, filets de laiton et bronzes dorés, qui retrouvera son pendant au château de Champs-sur-Marne.

Un calendrier de Tavernier, d’époque Louis XVI, en bronze ciselé et doré, figurant un vase en forme d’urne avec des aigles stylisés pour les prises, a été adjugé 230 000 francs par le Crédit municipal de Paris. Le produit total de cette vente du 26 juin, au cours de laquelle tableaux, mobilier et objets d’art ont été dispersés, s’est élevé à 1,57 million de francs.

Une méridienne de Ruhlmann, en ébène de Macassar, a été vendue 590 000 francs (frais inclus), le 27 juin, lors d’une vente Art nouveau et Art déco menée à Drouot-Montaigne par le groupe Millon et Associés. Lors de cette vacation, qui a totalisé un produit de 5,5 millions de francs, une console en bronze et plateau de verre réalisée par Alberto et Diego Giaco­metti pour Jean-Michel Frank a atteint 377 000 francs, et un meuble bas de Jean-Michel Frank et Adolphe Cha­naux, gainé de carreaux de parchemin, 332 570 francs. Un grand tapis circulaire d’Ernest Boiceau, L’ancien monde, a été acheté 444 000 francs, tandis qu’un chevalet Haardt en palissandre par Ruhlmann était emporté à 250 000 francs.

Des estampes du début du XVIIIe siècle, de Nicolas Robert, Abraham Bosse et Louis de Chatillon, regroupées dans un ouvrage sur les Plantes du Roi, ont été vendues 444 000 francs, le 27 juin. La bibliothèque de Madame Y.L., dont faisait partie ce sommet de l’illustration botanique, était dispersée par l’étude parisienne Dumousset et Deburaux.

À Monaco, Me Tajan a adjugé une bague 1,04 million de francs, le 7 août. En or gris, ce bijou était orné de deux saphirs taillés en cœur stylisé, et serti d’un diamant de taille émeraude pesant 30,73 carats. Une autre bague en platine, sertie d’un saphir de taille coussin pesant huit carats, dans un entourage en forme de tresse serti de diamants, a été acquise 780 000 francs. Un collier rivière, en or jaune et platine, orné de vingt rubis ovales de soixante carats, alternés de trente diamants ronds de vingt-quatre carats, a été emporté à 520 000 francs. Au total, le produit de cette vente s’élève à 14 millions de francs.

Le "Street Style" sera porté au cœur de Londres, grâce à Christie’s. Au cours de cette ven­te dé­sormais habituel­le, qui se déroulera le 9 sep­tem­bre, pan­talons, robes et autres vestes se­ront mis aux enchères à partir de 500 francs et jusqu’à 20 000 francs. Ce rendez-vous à la mode sera, cette année encore, l’occasion de découvrir des designers de l’Europe entière, des années cinquante aux années quatre-vingt.

Des porcelaines de Vienne et de Meissen seront dispersées par Doro­theum le 23 septembre à Vienne. Un poêle en faïence, réalisé en 1929 pour célébrer le millénaire de Meissen et décoré de sujets peints par William Baring (1881-1961), est estimé entre 400 et 500 000 schillings (191 500 à 239 300 francs). Et si la surprise peut venir d’anciennes tasses en porcelaine de Vienne, il faudra surveiller également un service royal en porcelaine de Chine commandé par Au­guste le Fort, électeur de Saxe et roi de Pologne, qui est estimé entre 170 et 190 000 schillings (81 400 à 100 000 francs).

La collection d’œu­vres d’art du prince Max Em­manuel Thurn und Taxis sera dispersée par Sotheby’s les 7, 8 et 9 octobre prochain, à Amsterdam. Pen­dules, mobilier et céramiques proviennent des châteaux de Bullachberg qui, avec Neu­schwanstein et Hohen­schwan­gau, forment le triangle des châteaux de Schwangau.

Maîtres anciens et sculptures en bois seront proposés par Dorotheum les 13 et 14 octobre, à Vienne. Parmi les pièces à suivre attentivement, un Saint André de Johann Peter Schwant­haler l’aîné (1720-1794), sculpté dans le troisième quart du XVIIIe siècle. Mise en vente à 120 000 schillings (57 450 francs), cette statue polychrome re­présente le saint drapé, jetant un regard expressif sur la Croix, objet de son martyre. À ne pas manquer non plus, plusieurs huiles sur toile : le portrait d’un Homme barbu lisant (1615-1620) d’Anthonis Van Dyck, estimé 600 à 900 000 schillings (287 270 à 430 900 francs), devrait retenir l’attention de plusieurs enchérisseurs, tout comme Paysage avec une rivière de Salomon van Ruys­daël, estimé entre 700 et 900 000 schillings (335 150 à 430 900 francs).

Les peintures et sculptures du XXe siècle rassemblées par Evelyn Sharp seront mises aux enchères par Sotheby’s le 12 no­vembre, à New York. La collection de la femme d’affaires et philanthrope américaine, décédée cette année à l’âge de 94 ans, comprend notamment deux Modi­gliani, Nu couché aux bras levés (1917-1918), estimé à plus de 10 millions de dollars, et le Portrait de Cheron, estimé entre 1 et 1,5 million de dollars ; un Chagall, les Amoureux aux lys (1922-25), estimé entre 2,5 et 3 millions de dollars ; sept Picasso, dont la Toilette de Vénus : la Coiffure (1923), estimée entre 5 et 7 millions de dollars, et Femme nue couchée au collier (1932), estimée entre 3 et 4 millions de dollars ; une Nature morte aux trois vases (1933) de Matisse, estimée entre 3,5 et 4,5 millions de dollars ; cinq œuvres d’Alexander Calder et le Monument à Debussy, un bronze réalisé par Aristide Maillol en 1930, estimé entre 800 000 et 1 million de dollars. Avant la vente, une partie des pièces de la collection, qui est évaluée à 60 millions de dollars, sera exposée successivement à Tel Aviv, Singapour, Tokyo, Londres, Zurich et Paris.

Les objets de manège de la collection Tussauds, reconnue comme l’une des plus importantes concentrations d’objets de foire au monde, seront mis aux enchères par Christie’s, le 6 octobre. Les 120 animaux et 70 figurines, tous appréciés pour être des exemples marquants de l’artisanat britannique, ont été initialement réunis entre 1960 et 1970 par Lord et Lady Bangor. Le produit de la vente des 300 lots, estimés chacun de 200 à 50 000 livres (2 000 à 500 000 francs), pourrait s’élever à 400 000 livres (4 millions de francs). La pièce la plus importante de cette vacation est, sans nul doute, un grand lion peint rugissant, réalisé par Daniel Müller, avant 1900. Cet artiste travaillait dans la manufacture américaine Gustace A. Dentzel.

Warhol et Basquiat : une complicité payante. Avec cette acrylique et sérigraphie, General Elec­­tric with waiter, estimée 450 000 francs et adjugée 1,02 million de francs (avec les frais), la vente des huit tableaux réalisés en commun par Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat a totalisé un produit de 6,15 millions de francs. Dispersés par Me Cornette de Saint Cyr, le 30 juin à Drouot, ils ont atteint des prix soutenus pour le marché français. Crocodile a ainsi été vendu 1,02 million de francs, et les six autres toiles ont été acquises entre 571 000 francs et 920 000 francs. Ces enchères n’ont cependant pas atteint les sommets de Londres ou de New York. La raison : les tableaux avaient été saisis puis vendus, sans prix de réserve et en fin de saison.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°42 du 29 août 1997, avec le titre suivant : Les Brèves : Rendre plus attractif le droit des fondations, Un calendrier de Tavernier...

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque