Mohammed Al Fayed divorce des Windsor

Sotheby’s disperse 40 000 souvenirs

Le Journal des Arts

Le 29 août 1997 - 581 mots

Après la vente des souvenirs de Jackie Kennedy, d’autres memorabilia vont captiver les amateurs de glamour : la dispersion à New York, du 11 au 19 septembre, du contenu de la demeure parisienne du duc et de la duchesse de Windsor, 40 000 objets regroupés en 3 200 lots ! L’estimation de cinq à sept millions de dollars pourrait être dépassée. Sotheby’s a judicieusement décidé d’organiser la vente à New York plutôt qu’à Londres, les Américains considérant le duc de Windsor comme un chevalier romantique, alors que beaucoup de Britanniques ne lui pardonnent toujours pas d’avoir abdiqué en 1936 pour épouser une Américaine divorcée.

NEW YORK. Propriétaire du grand magasin Harrods à Londres et du Ritz à Paris, Mohammed Al Fayed – la photographie de son fils en compagnie de Diana a fait la une de la presse britannique cet été – a, en 1986, acheté la demeure parisienne du duc et de la duchesse de Windsor ainsi que son contenu. Il a dépensé une fortune pour lui rendre sa splendeur passée et racheté quelques pièces importantes dispersées à la fin de la vie de la duchesse, alors qu’elle n’avait plus toutes ses facultés. Al Fayed avait même annoncé son intention de faire de cette maison une sorte de musée. Aujourd’hui, il met à l’encan les souvenirs de l’illustre couple pour, affirme-t-il, gagner de l’espace : "J’ai une famille jeune et qui s’agrandit. Jusqu’à présent, nous n’avons utilisé que l’appartement du dernier étage. Je souhaite désormais profiter davantage de la résidence des Windsor". Les bénéfices de cette vente fleuve doivent aller à une "Alfayed Inter­national Chari­table Foun­dation", qui se consacre au traitement des maladies enfantines et à la recherche médicale en pédiatrie. Le catalogue (90 dollars), en deux volumes présentés sous étui, est à la hauteur de l’événement mondain. Néanmoins, peu d’objets ont une valeur intrinsèque. Le tableau le plus remarquable est un portrait équestre du duc en prince de Galles par Munnings, haut de deux mètres et estimé de 600 000 à 800 000 dollars. Le clou du mobilier est une table de bibliothèque en acajou assez ordinaire, évaluée entre 30 et 50 000 dollars car Édouard VIII y a signé son abdication.

Archives personnelles
Avec des archives extrêmement personnelles, toute une histoire royale va revivre : les cadeaux de baptême de la famille royale ; des objets commémoratifs de l’époque où le duc était prince de Galles, y compris l’épée de son investiture ; un coffret rouge estampillé "The King" en lettres d’or, utilisé pour l’envoi de documents lors de son très court règne, de janvier à décembre 1936 ; des lettres d’amour d’une grande intimité ; des cadeaux de mariage, dont un panier en argent offert par Winston Chur­chill ; un morceau de gâ­teau de mariage (!) et 10 000 pho­to­graphies de la famille royale à partir des années soixante. Mis à part ces objets, les lots les plus intéressants, peut-être même dignes d’un musée, sont des vêtements signés Dior, Givenchy et Yves Saint Laurent. D’ailleurs, certaines des premières robes de la duchesse sont déjà au Metro­politan Museum de New York. Les amateurs vont aussi pouvoir s’arracher la garde-robe du duc qui, célèbre pour son élégance, lançait la mode dans les cercles huppés : tenues de golf, casquettes, pulls jacquard Fairisle et tissus  écossais, dont le tartan Balmoral dessiné par le prince Albert pour la famille royale. Le duc préférant la coupe américaine, les pantalons de ses costumes étaient faits à New York et ses vestes à Savile Row.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°42 du 29 août 1997, avec le titre suivant : Mohammed Al Fayed divorce des Windsor

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