Artistes et galeries à travers le monde (29 août 1997)

L’actualité de l’art contemporain

Le Journal des Arts

Le 29 août 1997 - 1470 mots

BRUXELLES

Sabine Wachters présente, à Knokke et à Bruxelles, les œuvres récentes d’Ultra Violet. Dans le droit prolongement de Warhol, celle qui fut la muse de Dali dans les années 50, et l’une des passionaria du New York contestataire des années 60, poursuit son travail de "resacralisation" de l’art contemporain. Fascinée par les anges, Ultra Violet assure : "La fin de siècle sera mystique ou ne sera pas".
Galerie Sabine Wachters, 11 Golvenstraat, 8300 Knokke-le-Zoute, tél. 32 2 534 14 41, jusqu’au 30 septembre ; et 36 rue Bosquet, 1060 Bruxelles, jusqu’au 4 octobre

Une dizaine de dessins de Cy Twombly datant des années 60 sont exposés à la galerie Hufkens. On y retrouve tout ce qui a fait l’œuvre de Twombly : la mise en question de l’héroïsme gestuel américain, l’éloge du graffiti comme trace d’une histoire à relire indéfiniment, la souillure comme expression de la différence, l’écriture comme recherche identitaire... Résistant à toute réduction décorative, son œuvre n’en est que plus intense, comme s’il s’agissait pour elle de se défendre d’un cadre trop lisse et trop parfait en magnifiant l’imperfection qui fait l’homme dans l’infini de ses possibilités.
Galerie Hufkens, 6-8 rue Saint-Georges, 1050 Bruxelles, tél 32 2 646 63 30, jusqu’au 4 octobre.

Yves Vanpevenaege s’est fait remarquer dans le passé par des installations vidéo comme La Mort blanche (1994). L’homme qui vend de l’air est une pièce spécialement conçue pour la galerie. À partir d’un enregistrement vidéo éclaté montrant un homme perpétuellement hors champ, l’artiste organise l’espace comme autant de traces de cette absence qui envahit le vide entre toutes choses.
James Van Damme, 37 allée du Cloître, 1050 Bruxelles, tél. 32 2 644 30 63, jusqu’au 15 septembre

KARLSRUHE

La Galerie Haus Schneider expose cet automne les travaux de deux artistes américains, Wes Mills et Raymond Pettibon. Le premier, né en 1960 et qui vit et travaille à New York, réalise de délicats dessins à la craie grasse, images méditatives de la société. Il montre ses pièces les plus récentes dans la galerie qui l’a exposé pour la première fois en Allemagne. Simultanément, Raymond Pettibon propose un ensemble d’œuvres sur papier, présentées ici comme une succession de séquences.
Galerie Haus Schneider, Mühlenstraße 31, 78275 Ettlingen (Karlsruhe), tél. 49 7243 53 62 62, 26 septembre-22 octobre

LA COLLE-SUR-LOUP

Sous le titre "Wetterleuchten", le commissaire de l’exposition Günter Umberg a réuni des créateurs de générations différentes, pour une riche confrontation sur le thème de la peinture. Ainsi, Yves Klein côtoie David Reed,  Bernard Frize, Adrian Schiess, Olivier Mosset, Keith Sonnier et Cécile Bart. Invité-surprise dans cette exposition d’œuvres en deux dimensions, Donald Judd présente sa sculpture, qui reste dans la même ligne que les pièces qui l’entourent.
Galerie Évelyne Canus, 60 rue Yves-Klein, 06480 La Colle-sur-Loup, tél. 04 93 32 63 28, jusqu’au 27 septembre

LONDRES

"Nous avons finalement réussi à faire ce que nous avions toujours voulu", souligne David Stephenson, en ouvrant il y a trois ans, avec son frère Jonathan, la Rocket Gallery dans Old Burlington Street. Fondateur des Rocket Press, Jonathan publie des livres de jeunes artistes britanniques en édition limitée depuis son ancienne ferme dans l’Oxfordshire. Les deux frères viennent de terminer leur projet le plus ambitieux : un livre de vingt-quatre photographies de Martin Paar, de l’Agence Magnum. Chaque image est accompagnée d’un poème écrit spécialement par Fergus Allen, Philip Gross, Sophie Hannah, Alice Oswald et Vicky Raymond. Une exposition centrée sur le livre réunit une douzaine de photographies de grand format sur aluminium, dont le thème tourne autour des symboles des vacances balnéaires en Grande-Bretagne.
Rocket Gallery, 13 Old Burlington Street, Londres, tél. 44 171 434 3043, jusqu’au 20 septembre.

Les peintures de Jason Martin laissent toutes apparaître des ondulations colorées. Elles sont en effet basées sur un même principe, celui de rendre fidèlement dans le temps et l’espace les mouvements du corps du créateur. Ses œuvres les plus récentes exposées à Londres se distinguent par une grande puissance expressive.
Lisson Gallery, 52-54 Bell Street, Londres, tél. 00 33 724 2739, jusqu’au 6 septembre

PARIS

François Morellet expose  un ensemble de nouveaux travaux qui se scindent en deux groupes. Les premières pièces sont réalisées à partir de néons, à l’exemple des Néonly, des lunatiques, des "trianglicismes" et des rococos. Les secondes sont centrées autour des Stainless still lifes, des œuvres conçues à partir de plaques d’acier inoxydable faisant elles-mêmes référence à d’anciennes pièces de l’artiste.
Galerie Liliane & Michel Durand-Dessert, 28 rue de Lappe, 75011 Paris, tél. 01 48 06 92 23, 13 septembre-8 novembre

Ami de Nan Goldin, qui a accroché aux cimaises de la galerie principale d’Yvon Lambert ses travaux les plus récents, David Armstrong présente pour la première fois ses photographies en noir et blanc dans les espaces sur rue du galeriste parisien. Sur ses images apparaissent souvent les mêmes personnages – Kevin, Sharon, Genio, Siobhan – que dans celles de Nan Goldin, même si la dimension autobiographique se fait ici moins évidente. Ses paysages font alterner lumière mystérieuse et formes nébuleuses.
Côté Rue - Yvon Lambert, 108 rue Vieille-du-Temple, 75003 Paris, tél. 01 42 71 09 33, 13 septembre-21 octobre

À partir d’objets de la vie quotidienne, l’Américain Willie Cole réalise des œuvres  dans l’esprit des pièces rituelles ou totémiques. Pour son exposition parisienne, il a conçu une installation intitulée The Elegba Principle, Elegba représentant, dans la cosmologie africaine, le choix et la responsabilité. L’installation comprend notamment un ensemble de portes sur lesquelles seront inscrits des mots correspondant à différents sentiments, qui invitent à un parcours original, tout à la fois spatial et sentimental.
Galerie Almine Rech, 24 rue Louise-Weiss, 75013 Paris, tél. 01 45 83 71 90, 12 septembre-31 octobre

Bruno Serralongue expose chez Air de Paris un ensemble de photographies qu’il a réalisées lors des rencontres internationales pour l’humanité et contre le néolibéralisme, à l’invitation du sous-commandant Marcos, leader charismatique de la rébellion des indiens Chiapas. Une deuxième série de clichés a été faite lors d’un voyage effectué en compagnie de cinq mille fans de Johnny Halliday. Serralongue est toujours équipé d’une chambre photographique, un appareil étonnant pour un chasseur d’images qui se déplace à la manière de tant de reporters.
Air de Paris, 32 rue Louise-Weiss, 75013 Paris, tél. 01 44 23 02 77, 13 septembre-6 novembre

Marylène Negro présente chez Jennifer Flay deux photographies et un film qu’elle a tourné en avril dernier à Poitiers. Ni vu ni connu a été réalisé sur le principe de la libre antenne et de la caméra fixe. Sur la terrasse du parking Carnot, de nombreuses personnes sont passées volontairement devant l’objectif, répondant ainsi à des annonces et à des tracts distribués dans la ville. Les séquences, montées ensemble sans coupures, ont donné naissance à un film étonnant de plus de deux heures.
Galerie Jennifer Flay, 20 rue Louise-Weiss, 75013 Paris, tél. 01 44 06 73 60, 12 septembre-31 octobre

Günther Förg montre ses toiles récentes à la Galerie Lelong. Touchant à tous les supports, la peinture bien sûr, mais aussi le dessin, la sculpture et la photographie, l’artiste allemand pratique le bond en avant permanent, évoluant avec une rapidité qui désarçonne parfois ses admirateurs. Ses pièces, qui ne désavouent pas l’influence d’un Ryman ou d’un Fautrier, témoignent pourtant d’un style hautement personnel.
Galerie Lelong, 13 rue de Téhéran, 75008 Paris, tél. 01 45 63 13 19, 17 septembre-31 octobre

Né à Abidjan, ayant étudié à l’École des beaux-arts de Paris dans les années soixante-dix, Ouattara rencontre Jean-Michel Basquiat lors d’un vernissage chez Yvon Lambert. Répondant à son invitation, il se rend alors à New York, où il réside encore aujourd’hui. La galerie Boulakia, qui a organisé sa première exposition personnelle en 1986, propose un ensemble de toiles récentes, des peintures puissantes de grand format, influencées par la société occidentale contemporaine et les symboles Sénoufo, l’ethnie ivoirienne dont le peintre est originaire.
Galerie Boulakia, 20 rue Bonaparte, 75006 Paris, tél. 01 43 26 56 79, jusqu’au 30 septembre

NEW YORK

La Zabriskie Gallery de New York expose deux artistes allemands de la première moitié du XXe siècle. Ella Bergman-Michel, qui fut parmi les premiers membres du Bauhaus de Weimar entre 1915 et 1918, est représentée par un ensemble de dessins et de collages. Dès son adolescence, son compatriote Albert Renger-Patsch s’est passionné pour la photographie. Reconnu dès la fin des années vingt, il a décliné après la Seconde Guerre mondiale une étude sur les machines industrielles. Il a notamment travaillé de 1949 à 1965 pour la société Schubert & Salzer, une usine de roues dentées d’Ingolstadt.
Zabriskie Gallery, 41 East 57th Street, New York, tél. 1 212 752 1223, jusqu’au 10 septembre

ZURICH

Annelies Strba ne photographie que ses proches, ce qui lui permet de cerner au plus juste la personnalité de chacun. Pendant plus de quinze ans, elle a saisi avec son appareil ses propres enfants. Ses images laissent transparaître une grande ouverture d’esprit tout en cultivant une atmosphère mystérieuse.
Galerie Ars Futura, Bleicherweg 45, Zurich, tél. 41 1 201 88 10, jusqu’au 13 septembre 

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°42 du 29 août 1997, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (29 août 1997)

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