Patrimoine

Friche

Reconversion réussie

Ses nouveaux espaces à peine inaugurés, le Centre historique minier de Lewarde se tourne vers l’avenir

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 29 septembre 2009 - 501 mots

LEWARDE - Pour ses 25 ans, le Centre historique minier de Lewarde (Nord), situé à quelques kilomètres de Douai, a fêté ses 3 millions de visiteurs et la fin d’une campagne de travaux commencée en 1999.

L’association, à la fois musée, centre d’archives et lieu de recherche sur les énergies, fait aujourd’hui bonne figure avec des projets, une fréquentation en constante augmentation, un autofinancement à hauteur de 66 % – soit 2 millions d’euros, le reste étant assuré par la Région et le Département –, et un vrai engouement du public. Pour l’heure, les visiteurs peuvent découvrir deux nouveaux espaces permanents, l’un consacré aux origines du charbon, l’autre à la vie quotidienne des mineurs. Avec ce nouveau chapitre biologique, le musée remonte à la période du Carbonifère, soit à 320 millions d’années. L’occasion de présenter une soixantaine de fossiles (sur les 2 000 pièces que compte la collection) et différents exemplaires de gaillettes. Parmi les nombreuses aides à la visite, figure la reconstitution 3D de la forêt équatoriale où s’est formé le charbon durant des milliers d’années. Pour évoquer le quotidien des mineurs, le centre a fait appel aux familles de la région afon de récolter dons ou dépôts. Nombreux sont ceux qui ont confié leurs souvenirs (photographies, documents écrits, lettres, objets…) au musée installé sur l’ancienne fosse Delloye, en activité de 1931 à 1971. L’évolution de l’architecture minière – le passage des corons aux nouveaux pavillons –, les loisirs, les grèves et mouvements sociaux ou l’immigration sont autant de thèmes ici abordés dans un souci de rigueur historique. « Nous travaillons avec un conseil scientifique composé d’une quarantaine de personnes : des universitaires, chercheurs et ingénieurs des mines. Nous ne voulons surtout pas donner dans le parc d’attractions », insiste le directeur, André Dubuc. Ces deux nouveaux espaces viennent compléter une visite pour le moins dense dont le point culminant est la reconstitution des galeries minières. Celles-ci sont désormais dotées de vidéos, avec la diffusion d’images d’archives filmées entre 1950 et 1980. Le centre propose actuellement une exposition dédiée aux fanfares et harmonies du bassin minier. La prochaine manifestation mettra en exergue l’engagement politique des mineurs, parallèlement à un travail mené avec la Cité des sciences de la Villette, à Paris, autour des énergies. Il faudrait évoquer encore l’intrusion, au printemps, de l’art contemporain, avec la présence d’artistes comme Christian Boltanski, en collaboration avec le futur musée d’art brut de Bruxelles. Le centre chapeaute aussi un projet qui lui tient à cœur : l’inscription du bassin minier sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Si la candidature aboutit, elle portera ses fruits en 2012, année qui devrait être marquée par l’ouverture du Louvre-Lens (Pas-de-Calais). André Dubuc pense déjà à l’aménagement de nouveaux espaces pour accueillir les quelque 250 000 visiteurs potentiels drainés par la future antenne du musée parisien.

CENTRE HISTORIQUE MINIER – MUSÉE DE LA MINE DU NORD - PAS-DE-CALAIS, Fosse Delloye, 59287 Lewarde, tél. 03 27 95 82 82, www.chm-lewarde.com. Jours et horaires d’ouverture : se renseigner.

CENTRE MINIER

Montant des travaux (3e tranche) : 2,5 millions d’euros
Superficie totale : 8 000 m2
Fréquentation annuelle : 150 000 visiteurs
Directeur : André Dubuc
Responsable des collections : Virginie Debrabant

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°310 du 2 octobre 2009, avec le titre suivant : Reconversion réussie

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