Estorick historique

ROME. Sociologue et écrivain, mais aussi collectionneur et marchand d’art, l’Amé­ricain Eric Estorick (1913-1993) s’est installé en Angleterre après la Seconde Guerre mondiale. À la fin des années quarante et au cours de la décennie suivante, il a réuni avec son épouse Salome la plus importante collection d’art moderne italien en dehors de la péninsule. Seize chefs-d’œuvre issus de cet ensemble sont actuellement exposés à la Galerie nationale d’art moderne de Rome. Le mouvement futuriste, dont Eric Estorick était un fin connaisseur, est particulièrement bien représenté avec des tableaux comme Idole moderne (1911) d’Um­berto Boccioni, Sortie de théâtre (1909) de Carlo Carrà, La main du violoniste (1912) de Giacomo Balla, et La Musique (1911), une grande toile “synesthétique” de Luigi Russolo. L’exposition propose également un bel ensemble de travaux de Gino Severini, deux toiles métaphysiques de Giorgio de Chirico, mais aussi des œuvres de Modigliani – notamment l’un de ses portraits les plus vivants, le Dr François Bra­ban­der (1919) –, Ardengo Soffici, Massimo Campigli, Marino Marini, Giacomo Manzù et Renato Guttuso.