Du téléphone à l’Internet

La Fondation Telefónica présente des artistes

Le Journal des Arts

Le 12 septembre 1997 - 506 mots

La Fondation Art et Technologie de la compagnie Telefónica est l’un des précurseurs, en Espagne, de l’exposition et de la promotion de l’art sur l’Internet. Sur son site, bilingue anglais-espagnol, une galerie virtuelle permet à une douzaine d’artistes de diverses disciplines de présenter leur travail.

MADRID. Créé en janvier 1996, le site de la Fondation Telefónica* est divisé en huit sections. Chacune ouvre sur des pages Informations, Collections de la fondation – numérisées avant d’être prêtées pour quatre ans au Musée national Centre d’art Reina Sofía –, Art et Virtualité – consacrées aux arts plastiques inspirés par les nouvelles technologies… Parmi ces rubri­ques, la galerie virtuelle occupe une place à part. Cette section expérimentale, qui fonctionne depuis l’été 1996, permet en effet à quelques créateurs de présenter leur travail. Selon Rafael Lozano, chargé de coordonner l’espace web, seul un groupe réduit de personnes y est accueilli dans un premier temps, pour mieux contrôler le projet. "Recherchant des artistes qui créent exclusivement sur l’Inter­net, nous nous intéressons moins à ceux qui veulent transférer leur œuvre picturale, sculpturale ou autre sur le réseau", explique-t-il.  Robert Velázquez, gérant de la fondation, déclare néanmoins qu’une invitation ouverte pourrait être lancée début 1998.

Sites pour artistes consacrés ou non
Le site de la Fondation Telefónica comprend également une section de connexions et d’adresses des autres galeries virtuelles, ainsi qu’une sélection de sites web  remarquables par la qualité de leurs propositions. “Nous dépensons beaucoup de notre temps pour que le visiteur ne perde pas le sien”, précise Rafael Lozano. Dans ce choix de sites se distingue celui créé par le Musée d’art contemporain de Barcelone (Macba), où expose l’artiste Antonio Abad. Des initiatives comme celles de la Fondation Art et Technologie ou du Macba sont indispensables car, comme le rappelle Rafael Lozano, "les sites d’indexation (sorte d’annuaires) de l’Internet donnent la même importance à l’œuvre de tous les artistes, consacrés ou non". De plus, ajoute-t-il, "en raison du faible nombre d’œuvres véritablement intéressantes, comparé aux travaux d’amateurs, l’existence de guides sur l’Internet est devenu nécessaire afin de permettre aux gens de faire un tour à travers des espaces présélectionnés. Par ailleurs, cette situation offre l’avantage, pour un jeune artiste, de passer outre à toute la structure traditionnelle de l’art – hiérarchie des galeries, musées et collections – pour toucher directement le public". Cette nouvelle discipline artistique présente toutefois l’inconvénient de proposer très peu de formules pour qu’un artiste puisse vivre de ses œuvres. Soit il a recours aux micro-paiements automatiques – une banque virtuelle se chargerait de prélever un montant minime à chaque visiteur d’un espace web –, soit il se fait financer par de la publicité, soit enfin il se fait parrainer par une fondation ou une institution. Rafael Lozano qui, en 1994, a organisé avec la fondation, à la station Opéra du métro de Madrid, une exposition de réalité virtuelle visitée par dix mille personnes en dix jours, pense que la prise en charge totale, y compris par le mécénat, des artistes “technologiques” serait la meilleure voie à suivre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°43 du 12 septembre 1997, avec le titre suivant : Du téléphone à l’Internet

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