Bonn restituerait la mosaïque de la Chambre d’ambre

MOSCOU. Cité par l’agence Itar-Tass, M. Herzog a fait cette déclaration à l’issue d’une rencontre avec le président russe Boris Eltsine, qui le recevait fin août au Kremlin. Une mosaïque de 55 x 70,5 cm, dont plusieurs spécialistes ont affirmé qu’elle provenait bien de la célèbre Chambre d’ambre, a été retrouvée chez un notaire à Brême, dans le nord de l’Allemagne, le 13 mai dernier. Plusieurs responsables russes ont alors demandé sa restitution (lire le JdA n° 39, 30 mai). De toutes les œuvres d’art détruites ou saisies par les nazis en Russie pendant la guerre, la Chambre d’ambre est la plus précieuse aux yeux des Russes. Cet ensemble de panneaux de marqueterie d’ambre sculptée, offert en 1716 par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume Ier au tsar Pierre le Grand, a été emporté par les soldats de la Wehrmacht en 1941. Sa trace n’a jamais été retrouvée. Moscou et Bonn entretiennent depuis des années une querelle à rebondissements sur la question de la restitution des objets d’art saisis des deux côtés pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour sa part, l’Allemagne réclame notamment la restitution par la Russie du "trésor de Priam", découvert en 1873 par l’archéologue allemand Schliemann sur le site présumé de la ville de Troie. Le Parlement russe a surmonté en mai le veto de Boris Eltsine à une loi interdisant toute restitution à l’Allemagne. Mais M. Eltsine n’a pas pour autant ratifié la loi. Le Kremlin et les parlementaires se menacent mutuellement de saisir la Cour constitutionnelle.