Le verre fait des éclats

Christie’s propose six cents lots estimés à 2 millions de francs

Le Journal des Arts

Le 26 septembre 1997 - 464 mots

Le 16 et 17 octobre, Christie’s South Kensington dispersera quelque six cents lots de verres anglais des XVIIIe, XIXe et XXe siècles, estimés à deux millions de francs. Cette vente rassemble un peu plus de la moitié de la collection Michael Parkington. L’autre partie, que certains considèrent comme la meilleure, restera au Broadfield House Museum of Glass de Kingswinford, dans l’ouest des Midlands.

LONDRES. Le vaste ensemble qui sera mis aux enchères va du XVIIIe siècle jusqu’aux années soixante et inclut tout, depuis le presse-papiers du XXe jusqu’à l’art du verre des années trente à cinquante. Considérée, ces dernières années, comme l’une des collections de verres les plus importantes, elle a été réunie par Michael Parkington de la fin des années soixante jusqu’à sa mort, en 1994. Les marchands, qui connaissaient bien cet avocat à la personnalité hors du commun, en parlent de façon mitigée. Mais tous, comme Charles Truman, ancien directeur des antiquités chez Asprey, reconnaissent en lui "un collectionneur vorace, qui avait un extraordinaire talent et a réuni des ensembles excellents". Sa collection, selon le marchand spécialisé Jeanette Hayhurst, "est des plus éclectiques car elle comprend de grandes quantités de verres de toutes les périodes".Quelques très belles pièces des manufactures du XXe siècle – Whi­te­friars, Monart et Nazeing – et des camées anglais, tel ce vase de Stourbridge en verre rose opalisé créé autour de 1889 (estimé 10 000 à 15 000 francs), seront ainsi proposés. Les presse-papiers, flacons de parfum et petits ornements sont les plus intéressants. Parmi les clous de la vente, une carafe verte en forme de maillet et son bouchon, à cartouche doré très travaillé (estimée 3 300 à 5 000 francs), et une carafe bleue en forme de club et son bouchon, avec une étiquette de brandy octogonale (estimée 4 000 à 6 000 francs). Les faibles estimations, qui s’échelonnent entre 500 et 30 000 francs montrent à quel point le verre est encore abordable. Pourtant, si ce domaine n’a pas participé au boom général du marché à la fin des années quatre-vingt, il en a aussi évité la dépression, dix ans plus tard, et a prospéré même au plus profond de la récession. Ainsi, la vente de verres de Sotheby’s, en novembre 1993, modestement estimée à 3,5 millions de francs, a fait 4,5 millions de francs. Sur les 266 lots proposés, seuls 66 – de moindre valeur – n’ont pas trouvé preneur. Toujours en novembre 1993, le résultat de la vente Christie’s King Street a été de 2,7 millions de francs, avec 54 lots invendus sur 194 (qui ne représentaient que 8 % en valeur). Les évaluations raisonnables et les objets fonctionnels, comme les carafes et les verres à vin, mis aux enchères les 16 et 17 octobre, devraient consacrer le succès de ces deux vacations.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°44 du 26 septembre 1997, avec le titre suivant : Le verre fait des éclats

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