Artistes et galeries à travers le monde (10 octobre 1997)

L’actualité de l’art contemporain

Le Journal des Arts

Le 10 octobre 1997 - 1139 mots

BRUXELLES

Artiscope essaime. Artiscope II s’est installé dans le collectif Kanal et propose dans ses deux galeries un panorama-happening placé sous l’emblème ludique des pensées de Jacques Charlier. “Art is fun, Life is serious” donne le ton d’une manifestation jumelle qui réunit une sélection d’artistes allant de Ben à Tee Bee en passant, entre autres, par Boetti, Cascavilla, Charlier, Haring, Kienholz, Kostabi, Oldenburg, Pistoletto, Rauschenberg, Raynaud, Steinberg.
Artiscope I et II, 35 bd Saint-Michel et 20 Barthélémy, Bruxelles, tél. 32 2 735 52 12, jusqu’au 31 octobre

La Galerie Faider accueille les œuvres récentes de Christine Nicaise. L’artiste poursuit son exploration spirituelle entre l’élan mélancolique d’un trait qui aspire à devenir écriture et la volupté d’une immersion dans les transparences de la matière. Sans rupture apparente, Christine Nicaise cherche une forme d’évidence qui n’est pas sans résonances mystiques. Son travail apparaît plus introspectif, moins affirmatif, comme si la rencontre de la ligne et de la couleur laissait affleurer un univers de doutes et d’incertitudes qui nourrit cette figuration sensible aux états d’âme.
Galerie Faider, 12 rue Faider, Bruxelles, tél. 32 2 538 71 18, jusqu’au 8 novembre

Art Kiosk réunit des œuvres d’Orlan, Oleg Kulik, Evgeny Jufit, Dinos and Jake Chapman, Vladimir Zacharov et Bella Matveeva, Andrey Ventslova et Mamyshev-Monroe sous le titre énigmatique de “Flesh and Feel”. Le trait commun entre ces artistes français, britanniques et russes tient dans l’affirmation du corps comme valeur libertaire. Face aux interdits et aux conventions sociales, il apparaît ici comme le support à la fois d’une identité et d’une différence revendiquées. Orlan ne se reconnaît pas dans l’image stéréotypée véhiculée par l’opinion et les médias, tandis qu’Andrey Ventslova et Mamyshev-Monroe jouent du travestissement pour libérer leur libido et que Vladimir Zacharov et Bella Matveeva tirent parti d’un érotisme esthétisant pour confronter homo- et hétérosexualité. Ce panorama du "Tout cru" apparaît dans une multiplicité de regards qui cherchent la réalité d’un être sous l’apparence de ses comportements.
Art Kiosk, 9 avenue Jean Volders, Bruxelles, tél. 32 2 534 66 11, jusqu’au 6 décembre

GENÈVE

L’artiste japonais Morimura a montré son travail dans de nombreuses expositions depuis le début des années quatre-vingt. Il présente à Genève ses autoportraits en actrices, qui appartiennent, selon lui, au monde de la “beauté” en tant qu’idéal pour le grand public. Il analyse le désir, mais aussi la frontière entre beauté et laideur.
Art & Public, 35 rue des Bains, Genève, tél. 41 22 781 46 66, jusqu’au 25 octobre

LONDRES

Laure Genillard inaugure ses nouveaux espaces, “deux fois plus grands qu’avant”, au croisement de Clerkenwell Road et de St John Street. L’Irlandais Padraig Timoney présente un “objet caché”, une vidéocassette vierge achetée à Los Angeles, montée sur un socle éclairé par quatre puissantes lampes halogènes comme s’il s’agissait d’un totem.
Laure Genillard Gallery, 82-84 Clerkenwell Road, Londres, tél. 44 171 490 8853, 18 octobre-20 décembre

NEW YORK

La peinture de John Currin est l’objet de beaucoup d’attention. Après avoir participé à une exposition de groupe au MoMA cet été, il présente de nouveaux travaux cet automne chez Andrea Rosen. À propos de ses portraits fictifs de femmes, Curin a déclaré : "En fin de compte, je pense que je cherche à trouver un cliché et à y croire ; je cherche à arriver au point où je n’en ris pas". En dépit d’une certaine misogynie qui lui est reprochée, il semble qu’une approche nihiliste des relations et de la condition humaines guide le travail du peintre.
Andrea Rosen Gallery, 130 Prince Street, tél. 1 212 941 02 03, jusqu’au 22 novembre

Après son exposition inaugurale, Debs and Co., installée dans un ancien entrepôt sans fenêtre, présente les travaux du New-yorkais William Cullum. Celui-ci recouvre de grandes toiles avec des tirages laser, des détritus et des empreintes de mains. "On pourrait aussi les appeler des peintures", selon la galerie, incertaine quant à la qualification d’une œuvre proche de la peinture, de la photographie et de la sculpture.
Debs and Co., 529 West 20th Street, 9th Floor, New York, tél. 1 212 647 7080, jusqu’au 1er novembre

PARIS

La galerie Claire Burrus accueille un nouveau projet de Jérôme Saint-Loubert Bié qui, à travers six photographies, présente des vues de six expositions personnelles d’autres artistes. Fidèle à sa démarche, Jérôme Saint-Loubert Bié joue de la mise en abîme de l’œuvre et de sa documentation, tantôt autonomes, tantôt fusionnées.
Galerie Claire Burrus, 16 rue de Lappe, 75011 Paris, tél. 01 43 55 36 90, jusqu’au 15 novembre

Mohamed El baz propose "Vidéorème - Bricoler l’incurable, détails", un ensemble de sept plans fixes en vidéo commentés par des voix off et narrant des histoires de guerre, de voyages ou de sexe. Le visiteur peut également se réfugier dans une cabine téléphonique où sont également diffusés quelques textes.
Galerie Laage-Salomon, 57 rue du Temple, 75004 Paris, tél. 01 42 78 11 71, jusqu’au 20 octobre

La galerie du Jour présente la première exposition personnelle de Bojan Sarcevic, âgé de vingt-trois ans. Ce dernier a conçu pour la galerie un aménagement très particulier qui en perturbe la circulation habituelle. Une vidéo de trois heures, répétitions aléatoires de courtes séquences et d’un son continu sans liaison nécessaire avec l’image, est projetée dans l’obscurité ainsi créée. La pièce est présentée uniquement du mardi au samedi, de 15 heures à 18 heures.
Galerie du Jour Agnès b., 6 rue du Jour, 75001 Paris, tél. 01 42 33 43 40, jusqu’au 18 octobre

TOURS

Après le Frac Champagne-Ardennes cet été, le jeune Stéphane Calais expose à Tours cet automne. Un grand dessin tentaculaire réalisé à même le mur répond à deux pièces qui fonctionnent parfaitement entre elles. Un canapé gonflable, recouvert de vêtements et de plaques de verre, tranchantes et fragiles, fait face à un “grand écran” de polystyrène. Des dessins complètent cet ensemble, dont la parenté avec une certaine bande dessinée est évidente.
Galerie Michel Rein, 56 bis rue du Rempart, Tours, tél. 02 47 66 73 72, jusqu’au 31 octobre

TURIN

Nomade tant par le style que les techniques, de la photographie à l’installation, l’artiste espagnole Susy Gómez présente cette fois des images qui s’apparentent tantôt à des photomontages surréalistes, tantôt à une certaine nouvelle objectivité. Le thème dominant est le "je" qui s’exprime partiellement et invite le spectateur à développer sa propre interprétation.
Galleria Giorgio Persano, Piazza Vittorio Veneto 9, Turin, tél 39 11 817 44 02, jusqu’au 30 octobre

Même s’il est d’usage de penser, depuis la chute du mur de Berlin, que les identités occidentales et orientales tendent vers l’osmose, l’exposition "New York-Moscou" semble démontrer le contraire. Le New-yorkais Raul Mendoza propose une relecture mélancolique des deux courants majeurs de l’art américain, le Pop Art et l’Expressionnisme abstrait, en faisant une apologie ironique et morbide des acteurs de cette chronique noire. Le Moscovite Yuri Radkin, à l’opposé, travaille dans un climat féerique, peuplé de références au Romantisme.
Galleria In Arco, Piazza Vittorio Veneto 13, Turin, tél. 39 11 812 29 27, jusqu’au 8 novembre

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°45 du 10 octobre 1997, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (10 octobre 1997)

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