Le monde du comte Aguado, photographe

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 10 octobre 1997 - 318 mots

Comme beaucoup de photographes de la deuxième moitié du XIXe siècle, le comte Olympe Aguado (1827-1894) était un riche amateur. Célèbre dans les années 1855-65, où ses œuvres étaient présentées dans les Salons, il est tombé dans l’oubli. Le Musée d’art moderne de Strasbourg, qui possède un ensemble de ses photographies complété par des achats récents, organise sa première rétrospective.

STRASBOURG. Des quelque 200 photographies d’Aguado qui nous sont parvenues, alors que sa production aurait été bien plus importante, le musée a sélectionné environ 80 œuvres recoupant ses thèmes de prédilection : portraits, paysages, tableaux vivants, scènes de genre, scènes rurales, et surtout, les portraits des invités à la Cour impériale à Compiègne. Heureux héritier d’une grande fortune, possédant de grandes propriétés comme le château Margaux, le comte Olympe Aguado s’est passionné pour la photographie sans devoir en vivre. Initié par Gustave Le Gray, il participe à la création de la Société héliographique, qui devient la Société française de photographie en 1854. En 1892, il s’inscrit également au jeune Photo Club de Paris, qui regroupe l’avant-garde de la photographie. Il utilise et améliore le daguerréotype, met au point des procédés d’agrandissement et est l’un des inventeurs de la "carte de visite" photographique. Alors que les travaux de Nadar ne sont pas encore connus, il met en scène dans son atelier – installé dans son appartement de la place Vendôme – des portraits, en utilisant des fonds de décors peints qui définissent le statut et la personnalité du sujet et en jouant de la lumière. Mais c’est surtout dans ses portraits de la Cour impériale que s’exerce son ironie et sa critique des travers d’un petit monde.

OLYMPE AGUADO PHOTOGRAPHE (1827-1894), du 18 octobre au 4 janvier, Musées de Strasbourg, Palais Rohan, Galerie Robert Heitz, tél. 03 88 52 50 00, tlj sauf mardi 10h-12h et 13h30-18h, dim. 10h-17h. Catalogue 220 p., 200 ill., coédition Musées de Strasbourg/Éditions Scheuer-Laluna.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°45 du 10 octobre 1997, avec le titre suivant : Le monde du comte Aguado, photographe

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