Le photographe, le peintre et leurs modèles

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 10 octobre 1997 - 425 mots

La Bibliothèque nationale de France, riche en photographies grâce au dépôt légal, présente sur son nouveau site de Tolbiac sa première grande exposition consacrée à ce médium. Intitulée “Le photographe et son modèle”?, elle comporte deux volets, l’un montrant comment le nu a trouvé une expression en photographie au XIXe siècle, l’autre consacrée à l’art du portrait aujourd’hui.

PARIS. Au XIXe siècle, la photographie de nu n’existe officiellement que comme document pour les artistes. Les clichés sont réalisés par des professionnels qui prennent pour modèle les attitudes et les thèmes chers aux "beaux-arts". Parfois, certains artistes, comme Delacroix, passent commande pour réaliser une œuvre précise ; d’autres, tels Sert, Carabin ou Jeandel, réalisent eux-mêmes les images. Trois cent cinquante pièces évoquent cette évolution du nu et tissent un dialogue avec leurs pendants en dessins, gravures, peintures et sculptures exposés en regard. Ainsi, le tableau de Fal­guière, Les lutteurs, est accroché à côté de la photographie préparatoire, ou bien une photographie de Belloc montre une per­ma­nence des formes depuis Boucher.

Études académiques
Structuré en trois parties, le parcours s’attache tout d’abord aux études académiques, omniprésentes dans l’enseignement. Les photographes innovent peu et restent proches de la tradition des dessins ou des tableaux réalisés par les élèves des Beaux-arts. De même, ils reprennent des thèmes largement explorés par leurs confrères : la passion du Christ, la statuaire antique… La seconde partie nous fait pénétrer dans les ateliers. Le photographe a désormais la possibilité technique d’exiger des poses impossibles à tenir pour la réalisation d’un tableau. Certains peintres, comme Gustave Moreau ou Delacroix, ont recours systématiquement à l’image pour leur travail. Grâce aux apports de la photographie scientifique, le nu évolue à la fin du siècle, le corps est en mouvement et la chronophotographie introduit une esthétique nouvelle. Par ailleurs, un deuxième volet montre à travers une sélection de onze photographes comment l’art du portrait s’exprime aujourd’hui.

LE PHOTOGRAPHE ET SON MODÈLE. "L’art du nu au XIXe siècle, Portraits, singulier pluriel (1980-1997)", 14 octobre-18 janvier 1998, Bibliothèque nationale de France, Tolbiac, Grande galerie, quai François-Mauriac 75013 Paris, tél. 01 53 79 40 45, tlj sauf lundi et jours fériés 10h-19h, dimanche 12h-18h. Catalogues : L’art du nu au XIXe siècle, sous la direction de Sylvie Aubenas, coédition BnF/Hazan, 196 p., 170 ill., 195 F broché, 295 F relié ; Portraits, singulier pluriel, sous la direction de Philippe Arbaïzar, coédition BnF/Hazan, 144 p., 150 ill., 220 F. Journée d’étude, le 12 décembre de 14h à 18h, à la BnF : "L’art du nu au XIXe siècle, entre vérité et obscénité".

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°45 du 10 octobre 1997, avec le titre suivant : Le photographe, le peintre et leurs modèles

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