États-Unis

L’Historical Society liquide ses collections

Par Jason Edward Kaufman · Le Journal des Arts

Le 10 octobre 1997 - 337 mots

Afin de se recentrer sur la recherche, la vénérable Historical Society of Pennsylvania s’apprête à vendre l’ensemble de ses objets d’art et d’histoire.

PHILADELPHIE. La Historical Society of Pennsylvania a demandé au tribunal des successions de Philadelphie l’autorisation de liquider la quasi-totalité de ses collections. Cette institution, fondée il y a 173 ans, est l’un des principaux dépositaires des documents relatifs à l’histoire des États-Unis. Grâce à cette opération, elle espère financer la rénovation de son bâtiment et se recentrer sur sa fonction première : l’archivage et la recherche. La Société se dessaisirait ainsi de 1 000 tableaux et 6 000 pièces d’art décoratif, notamment des meubles et des objets antérieurs à l’indépendance des États-Unis. Selon Howard Lewis, président du comité direc­teur : "Garder ces œuvres ici, c’est en priver le public". Dans sa déclaration au Philadelphia Inquirer, il souligne également que les expositions n’attirent guère que 3 000 visiteurs par an et que le budget de 1,6 million de dollars (près de 10 millions de francs) ne permet pas de conserver ni d’exposer convenablement les collections. La Historical Society possède deux rares portraits de Washington et une multitude d’objets lui ayant appartenu, ainsi que des portraits exécutés par Benjamin West, Gilbert Stuart, Charles Wilson Peale et Thomas Sully. Elle détient également la ceinture offerte à William Penn par les Indiens Leni-Lenape afin de sceller l’important traité de paix de 1682, des instruments topographiques utilisés pour l’élaboration du plan de Philadelphie, et une vue de la ville – sans doute la plus ancienne photographie prise sur le territoire américain. Cette décision intervient au mo­ment même où la municipalité lance une campagne de promotion du tourisme culturel. Celle-ci envisageait la création d’un centre historique sur Independence Mall, en fusionnant les collections de la Historical Society avec celles du Atwater Kent Museum et du Civic Center Museum. Mais les négociations s’annoncent longues, et plutôt que de redistribuer le patrimoine entre les institutions locales, la Historical Society s’en tiendra à ses premières intentions : vendre, échanger ou donner son trésor.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°45 du 10 octobre 1997, avec le titre suivant : L’Historical Society liquide ses collections

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