Beaubourg est reparti pour un tour

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 7 novembre 1997 - 407 mots

Pendant la fermeture du Centre Georges Pompidou, jusqu’à la fin de 1999, le Musée national d’art moderne entreprend une politique de présentation de ses collections, notamment dans les grands musées de province. Deux expositions, à Nice et Colmar, inaugurent ce déploiement.

NICE. Le principe de cette présentation "hors les murs" des collections du Musée national d’art moderne est basé sur le renforcement des ensembles qu’elles viennent enrichir. Les deux premières expositions de Nice et de Colmar sont à cet égard emblématiques. L’art des années soixante, à la fois en France et aux États-Unis, constitue le point fort de la collection du Musée d’art moderne et contemporain de Nice. Aussi, l’accrochage proposé ici, en associant des ensembles complémentaires d’une même période de l’histoire de l’art, propose-t-il un parcours qui débute avec le Nouveau Réalisme pour évoluer jusqu’au Pop Art américain. Les échanges de part et d’autre de l’Atlantique ont été fructueux dès les années cinquante, à partir des démarches d’artistes tels que Jasper Johns ou Robert Rauschenberg. Parmi les cent soixante œuvres présentées figurent de nombreux Nouveaux Réalistes ayant travaillé à Nice, dans une direction qui a rejoint plus tard Chamberlain, Wesselman ou Warhol. La collection d’art contemporain du Musée d’Unterlinden à Colmar n’est certainement pas la partie la plus remarquable d’un établissement qui abrite l’un des chefs-d’œuvre de l’art occidental : Le Retable d’Issenheim de Grünewald. Pourtant, depuis une trentaine d’années, il a axé sa politique d’acquisition sur la peinture du vingtième siècle, en privilégiant les années cinquante. La trentaine d’œuvres provenant de la collection d’Unterlinden s’accompagne de la plus grande exposition d’huiles et de dessins de 1940 à 1965, issus du fonds du Musée national d’art moderne. Face au désintérêt que l’on constate parfois en France pour cette période – qui a coïncidé avec les derniers feux de “Paris, capitale des arts”, avant l’émergence de New York –, le musée alsacien tente de remettre au goût du jour l’époque foisonnante de l’École de Paris, l’Abstraction lyrique, l’Art informel, le Tachis­me… L’occa­sion de retrouver aux cimaises de cet ancien couvent les peintures de Bissière, Wols, Manessier, Tal-Coat, Soulages, Lapicque, Degottex ou Mathieu.

D’ARMAN À WARHOL, jusqu’au 16 mars 1998, Musée d’art moderne et d’art contemporain, Promenade des Arts, 06300 Nice, tél. 04 93 62 61 62, tlj sauf mardi 11h-18h, vendredi 11h-22h.
ABSTRACTIONS FRANCE 1940-1965, jusqu’au 1er mars 1998, Musée d’Unterlinden, 1 rue d’Unterlinden, 68000 Colmar, tél. 03 89 20 15 50, tlj sauf mardi 9h-12h, 14h-17h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°47 du 7 novembre 1997, avec le titre suivant : Beaubourg est reparti pour un tour

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