Pont de concorde ou pomme de discorde ?

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 7 novembre 1997 - 253 mots

La construction dans l’un des quartiers les plus traditionnels de Kyoto d’un pont inspiré de la passerelle des Arts à Paris, qui relie le Louvre à l’Institut de France, suscite l’émoi au Japon. Ce projet est présenté par Paris dans le cadre de l’Année de la France au Japon.

KYOTO. "Dans un tel lieu, un pont ne serait qu’une construction artificielle, voire incongrue, une structure sans âme qui découpe l’espace et rétrécit le champ visuel". Le supérieur du temple Shinmei-in, Shincho Tanaka, a adressé une lettre très ferme au président Jacques Chirac pour lui demander le retrait du projet. Prudent, le chef de l’État a répondu ne pas vouloir intervenir dans le débat. Pour lui, la construction du pont "paraît de nature à resserrer les liens d’amitié qui unissent la France au Japon et Kyoto à Paris". Après la municipalité, la préfecture de Kyoto a adopté le 22 octobre le projet d’une passerelle piétonne au-dessus de la rivière Kamo dans le quartier historique de Pontocho, connu pour son charme et ses anciennes maisons de geishas. Dans leurs pages locales, les grands quotidiens japonais se sont plusieurs fois faits l’écho de l’hostilité au projet manifestée notamment par les résidents du quartier, qui estiment que le pont franco-japonais va irrémédiablement défigurer l’harmonie architecturale des lieux. Les travaux devraient débuter le 14 juillet 1998, l’inauguration étant prévue le 1er janvier 2000. Les ingénieurs français devraient prendre en charge la seule partie métallique du pont, la construction de la structure en bois étant réservée à l’équipe japonaise.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°47 du 7 novembre 1997, avec le titre suivant : Pont de concorde ou pomme de discorde ?

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