L’art allemand et autrichien en pleine ascension

Hans-Juergen Moesch commente cette tendance

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 21 novembre 1997 - 406 mots

Avec un produit de 32,7 millions de livre sterling (294,3 millions de francs) et un record absolu pour le tableau de Klimt, Le château Kammer sur l’Attersee II, la vente Christie’s du 9 octobre, à Londres, a confirmé avec éclat la forte hausse de l’art allemand et autrichien. Hans-Juergen Moesch, quarante et un ans, qui depuis quatre ans conseille collectionneurs et musées internationaux, en particulier pour l’art allemand des XIXe et XXe siècles, commente ce phénomène et le record atteint par Klimt. Après avoir quitté Baden-Baden, il s’est installé à Londres il y a une vingtaine d’années pour suivre le Sotheby’s Study Programme et travailler pendant dix ans avec Hildegard Fritz-Denneville et Mr. Wilder, figure légendaire de Sotheby’s.

LONDRES. La tendance à la hausse de l’art allemand et autrichien s’est réellement amorcée en mai 1993, avec la première vente entièrement consacrée à cette spécialité organisée par Christie’s, qui avait généré un produit de plus de 10 millions de livres sterling. Les prix ont encore monté lorsque Sotheby’s a vendu en juin dernier la collection canadienne de Charles Tabachnik pour plus de 12 millions de livres, avec cinq nouveaux records pour les expressionnistes allemands. En trois ans seulement, les maisons de vente londoniennes ont réussi à ouvrir un marché à l’art allemand. L’Expressionnisme est aujourd’hui très recherché dans le monde entier. Les plus grands collectionneurs internationaux d’art du XXe siècle, tout comme les spéculateurs, sont désormais présents sur ce  marché et se montrent prêts à accrocher un tableau aux couleurs vives du groupe révolutionnaire Die Brücke à côté d’un paysage fauviste, ou encore un portrait de Beckmann ou de Schiele à côté d’un Picasso figuratif.
 
Trouver des œuvres de qualité pour satisfaire la demande
Cette évolution a porté à des sommets les œuvres majeures du groupe Die Brücke, les peintures aux formes colorées et abstraites du Blaue Reiter, et les scènes de cabaret politique grotesques et sombres de la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité), ne laissant aux grandes maisons de vente et galeries allemandes que leurs yeux pour pleurer en regardant de l’autre côté de la Manche. La tendance à la hausse de la peinture allemande et autrichienne est aujourd’hui bien établie. Reste aux  maisons de vente à trouver suffisamment d’œuvres de qualité pour satisfaire la demande d’une clientèle internationale exigeante. Il est certain en tout cas que les ventes impressionnistes de cette saison à Londres auront du mal à égaler les résultats de Christie’s du 9 octobre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°48 du 21 novembre 1997, avec le titre suivant : L’art allemand et autrichien en pleine ascension

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