Le Paris des années trente

Drouot sera le siège de quatre vacations Art déco d’ici Noël

Le Journal des Arts

Le 21 novembre 1997 - 513 mots

La fièvre suscitée par la vente de Me de Ricqlès à peine retombée, l’Art déco revient sur le devant de la scène parisienne. Quatre études procéderont à la dispersion de meubles et objets d’art souvent signés des plus grands créateurs de cette période. La première et la dernière vacation, dirigées par Mes Lefur et Boisgirard, se dérouleront à Drouot-Richelieu, alors que Mes Tajan et Millon conduiront les plus importantes, chacun de leur côté, à Drouot-Montaigne.

PARIS. La vente de Me Lefur ouvrira cette série le 21 novembre. Parmi les deux cent quatre-vingts lots proposés, l’Art déco n’occupera toutefois qu’une place mineure : une quarantaine de pièces au total, dont un ensemble de mobilier signé Jean Royère. À l’exception d’un meuble-bar en marqueterie de paille et d’un meuble de rangement, tous deux estimés 60 000 francs, les vingt autres pièces sont estimées pour l’essentiel entre 1 000 et 10 000 francs. À noter toutefois, une console demi-lune éclairante en verre de Jean Perzel (35 000 francs) et une commode de Jean Adnet entièrement gainée de galuchat (100 000 francs). Le 24 novembre, Me Tajan dispersera deux cent dix lots, où figureront quelques pièces particulièrement intéressantes. Hormis la console en fer forgé d’Edgar Brandt, estimée 100 000 francs, une double porte en bois laqué de Chine (250 000 francs) et un panneau en laque (150 000 francs) tous deux signés Jean Dunand profiteront sans doute des prix atteint par ses créations lors de la vente récemment organisée par Me de Ricqlès. Quelques réalisations de Jean-Michel Frank, tel ce lampadaire en verre transparent (150 000 francs) ou cette table basse gainée de galuchat (200 000 francs) pourraient également bénéficier de l’intérêt que portent les collectionneurs parisiens à ce décorateur. Les enchères les plus hautes devraient être portées les 3 et 4 décembre lors la vacation dirigée par Me Millon. Parmi les cent vingt pièces qui seront offertes à la convoitise des collectionneurs, figurent en effet toutes les signatures les plus prestigieuses de l’Art déco. Préparée depuis de longs mois, la vente proposera un bureau de Ruhlman en ébène de Macassar (700 000 francs) ; une console en bronze de Frank (500 000 francs) ; un semainier en loupe d’amboine et métal chromé signé Boiceau (150 000 francs) ; une table en fer forgé de Richard Desvallières (200 000 francs) ou encore un secrétaire en parchemin et ébène de Macassar par Dupré-Lafon (60 000 francs). Enfin, le 18 décembre, Me Bois­girard clôturera cette série de ventes années trente avec la dispersion de deux cent quatre-vingts lots. À l’exception d’une commode de Frank gainée de son parchemin d’origine (250 000 francs) et d’une autre créée par Eckart Muthésius, qui avait été adjugée 28 000 francs chez Sotheby’s à Monaco, le 25 novembre 1980, peu de grandes signatures seront représentées. Cette vacation devrait pourtant retenir l’attention des jeunes amateurs qui pourront démarrer avec peu de moyens une collection. Estimés par Félix Marcilhac, des meubles de Raymond Subes seront en effet proposés entre 15 000 et 30 000 francs, et d’autres, non attribués, entre 5 000 et 20 000 francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°48 du 21 novembre 1997, avec le titre suivant : Le Paris des années trente

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