Artistes et galeries à travers le monde (21 novembre 1997)

L’actualité de l’art contemporain

Le Journal des Arts

Le 21 novembre 1997 - 1110 mots

Ajaccio

Les motifs des drapeaux couleur chair de Fabrice Gigy apparaissent comme des tatouages sur un corps. “Viens dans ma peau” est d’ailleurs le titre de son exposition dans l’île de Beauté. Les références à quelques réunions clandestines – des lampes à gaz éclairent une partie de l’installation – ne sont pas fortuites. L’artiste explore en effet nos rapports avec l’autorité, ici administrative et politique, dans un monde où chaque événement est devenu une mise en scène.
Galerie artco, 7 rue Notre-Dame, Ajaccio, tél. 04 95 51 07 20, jusqu’à fin janvier

Berlin

Les dessins de Gordon Matta-Clark n’avaient pas été exposés en Allemagne depuis longtemps. La galerie Franck Schulte présente cet automne des œuvres qui ont pourtant été d’une grande importance dans la pensée et le travail de l’artiste. Elles  se répartissent ici en trois groupes : les premiers dessins en couleur influencés par le Land Art (1968-1974),  les dessins très construits (1973-1977) et les dessins pour des projets (1973-1978).
Galerie Franck Schulte, Mommsenstraße 56, Berlin, tél. 49 30 324 00 44, jusqu’au 5 décembre

Bruxelles

La Galerie Vedovi présente une sélection d’œuvres récentes de Xavier Nellens. Le travail d’atomisation de la composition confronte l’abstraction d’une architecture au dynamisme d’une réalité qui tente de se recomposer sous nos yeux.
Galerie Vedovi, 11 boulevard de Waterloo, Bruxelles, tél. 32 2 513 38 38, jusqu’au 3 janvier

Paolo Boselli et Ludovica Zagrebelsky ont ouvert à Bruxelles un espace alternatif qui offre aux jeunes artistes la possibilité d’exposer librement, hors de toutes contraintes économiques. Disposant d’“un espace blanc” voué à des installations in situ et in tempore, les artistes créent des installations à ce point éphémère qu’il apparaît impossible d’en rendre compte. “The Flying Cow Project” est donc une invitation à faire l’œuvre en y prenant part. Une initiative à suivre dans et hors de la galerie.
“The Flying Cow Project”, 59 rue des Éperonniers, Bruxelles, tél. 32 2 502 54 80, jusqu’au 29 novembre

Contretype présente une sélection d’œuvres de Gabor Kerekes, figure majeure de la photographie hongroise contemporaine. Animaux, visages, minéraux et objets s’y accumulent comme autant de fragments de traces que le regard ne parvient qu’à deviner. Le sens s’en dérobe pour laisser s’exprimer l’irrationnel.
Hôtel Hannon, 1 avenue de la Jonction, Bruxelles, 32 2 538 42 20, jusqu’au 18 janvier

Zichy Low Art Gallery expose les écritures peintes de Sophie Cauvin, vastes textes autobiographiques que la peinture fige en images poétiques et définitives.
Zichy Low Art Gallery, 92 rue Leman, Bruxelles, tél. 32 2 231 16 80, jusqu’au 7 décembre

Londres

Miroslaw Balka, trente-neuf ans, présente à Londres une nouvelle série d’œuvres qui font référence à la notion anglaise du “out”, de l’externe, de l’extérieur, jusqu’au dysfonctionnement. Le Polonais explore les champs du corps humain, de la mémoire, du passage dans des pièces très minimales et d’une grande rigueur formelle.
London Projects, 47 Frith Street, Londres, tél. 44 171 734 1723, jusqu’au 17 janvier

Milan

Sous le titre “Art et Vie”, la galerie Paolo Vitolo propose un parcours à travers le Body Art, depuis son origine avec Gina Pane, Ketty La Rocca, Cindy Sherman, jusqu’à des personnalités telles que Christian Boltanski, Cesare Viel et Orla Barry.
Galleria Paolo Vitolo, via Tadino 20, Milan, tél. 39 2 29 52 30 44, jusqu’au 20 décembre

New York

Pour la première fois, un ensemble important de photographies de Shelburne Thurber est montré à New York. Ses images, réalisées depuis vingt ans, sont particulièrement intimes, dévoilant des portraits intenses qui renvoient à sa propre identité. Elle fait partie, avec Nan Goldin notamment, de ces photographes “de famille” dont l’origine remonte aux années soixante-dix à Boston.
Jack Shainman Gallery, 513 West 20th Street, New York, tél. 1 212 845 1701, jusqu’au 20 décembre

Paris

Anne-Marie Pécheur propose une dizaine de peintures sur toile et autant sur papier. Ces œuvres récentes sont marquées par une pratique picturale qui ne cherche pas à représenter mais à présenter, mettant en avant la couleur et la touche pour s’attacher à la pureté de son médium.
Galerie Montenay-Giroux, 31 rue Mazarine, 75006 Paris, tél. 01 43 54 85 30, jusqu’au 10 janvier

Un cabriolet anglais des années soixante rentre dans le champ de la caméra. Il s’arrête. Un homme en descend, fait le tour du véhicule, puis se met frénétiquement à en lécher la carrosserie. Tel est le synopsis de Dirty Car, la dernière vidéo de Franck Scurti. L’artiste pose ici la question de notre rapport aux objets, mettant en évidence un fétichisme exacerbé, sous l’œil médical de l’objectif, qui confine à la pornographie. Une œuvre pour le moins léchée.
Galerie Anne de Villepoix, 11 rue des Tournelles, 75004 Paris, tél. 01 42 78 32 24, jusqu’au 24 décembre

Rébecca Bournigault expose chez Almine Rech un ensemble d’aquarelles et de photographies. L’artiste estime cependant qu’“elle n’a aucun intérêt pour la photo. L’outil, c’est vraiment un outil”. Elle s’attache aux petites choses qui font la vie, à ces micro-événements qui rythment nos existences. Les images présentées sont celles “d’un film qui n’existe pas, qui est en fait le film de ma vie”.
Galerie Almine Rech, 24 rue Louise-Weiss, 75013 Paris, tél. 01 45 83 71, jusqu’au 23 décembre

Tours

Pour sa première exposition personnelle, Pierre Thoretton présente au rez-de-chaussée de la galerie Michel Rein trois pièces qui entretiennent entre elles un dialogue poétique touchant à l’essentiel. La dureté du béton armé, ici adouci de rose, devient un vecteur de lyrisme marqué par l’empreinte de notre propre condition. Le vers de Pétrarque, “Nous voyons des lumières, mais nous ne savons pas d’où”, nous entraîne dans sa spirale, avant de nous renvoyer dans la ronde initiatique de Ciao mama, une vidéo véritablement mystique.
Galerie Michel Rein, 56 bis rue du Rempart, Tours, tél. 02 47 66 73 72, jusqu’au 20 décembre

Trieste

L’Italie est un pays riche en galeries actives sur le front de l’art contemporain. C’est le cas notamment de la galerie Lipanjepuntin qui accueille les œuvres récentes de James Brown. Apparu dans les années quatre-vingt dans la mouvance des artistes “graffitis”, l’Américain s’est un peu converti à l’abstraction dans les vingt-deux peintures du cycle The Story of the Stone, qui confirme une interprétation lyrique du Néo-géo.
Galleria Lipanjepuntin, via Diaz 4, Trieste, tél. 39 39 272 15 02, jusqu’au 24 novembre

Turin

Quatre jeunes créateurs exposent chez Gian Carlo Padigliasso, conséquence de son dernier voyage à New York. Mark Stone construit son propre univers érotique, basé sur une structure de signes déconstruits. Mark Sheinkman cherche à réaliser un “minimalisme en ruines” à travers des tableaux où il soustrait progressivement la matière d’une surface préalablement travaillée graphiquement. Paul Bogdanovic revisite agressivement l’utopie de l’avant-garde historique, influencé superficiellement par une présence surréaliste inopinée. Lee Stoetzel, enfin, se consacre à une représentation de paysages fantastiques peints sur un mode néo-cubiste.
Galleria Figure, via Grassi 12, Turin, tél. 39 11 433 65 17, jusqu’au 23 décembre

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°48 du 21 novembre 1997, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (21 novembre 1997)

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque