Cologne se met au parfum

Le Journal des Arts

Le 5 décembre 1997 - 498 mots

COLOGNE (de notre correspondante). Art Forum a réussi à attirer 72 000 visiteurs, dont un nombre croissant venu de Hol­lande, de Belgique ou du Luxem­bourg. Conscients du mé­con­tentement de certains participants qui, l’année dernière, avaient fui Cologne, les organisateurs avaient limité le nombre de stands à 243.

Un espace entier ayant été supprimé, la foire s’est tenue dans un seul bâtiment, avec la plupart des galeries de renom à l’étage et les jeunes galeristes au rez-de-chaussée du hall principal. La Fédé­ration des galeries allemandes a présenté vingt-cinq artistes, parmi lesquels le Chinois Huang Yong Ping (chez Art & Public, Genève), qui disposaient chacun de 25 m2 d’exposition. Tous les participants ont reconnu que les réformes d’Art Cologne avaient eu des effets positifs sur les ventes. Selon David Juda (Annely Juda Fine Art, Londes) – l’une des galeries qui avaient refusé de participer à Art Cologne l’an dernier –, les nouvelles dimensions du lieu d’exposition étaient parfaites. Avec une œuvre grand format de Ben Nicholson, vendue 900 000 deutschemarks, la galerie a enregistré des recettes dépassant le million de marks. Waddington Galleries (Londres), elle aussi absente de Cologne en 1996, a particulièrement apprécié la foire cette année. Sa directrice, Hester Van Roijen, a déclaré que le vernissage était “le meilleur qu’elle ait jamais vu” et qu’elle avait vendu des œuvres de Dan Flavin, William Turnbull, Joseph Albers et Fiona Rae. Ayant établi plusieurs nouveaux contacts, elle a promis que Waddington reviendrait l’an prochain.

Une vente pour chaque artiste
De Berlin, en revanche, pas question : “Là-bas, c’est une foire pour l’art contemporain et nous, nous sommes heureux ici.” Car Art Cologne se démarque de sa petite sœur en présentant des œuvres de maîtres modernes, parmi lesquelles bon nombre méritaient le déplacement. Karsten Greve (Cologne) a consacré un stand spécial à Picasso, avec des œuvres provenant de la collection Marina Picasso. Il a également cédé une sculpture de Louise Bourgeois à 900 000 deutschemarks. La galerie Utermann (Dortmund) exposait une remarquable collection de dessins expressionnistes de Marc, Kirch­ner, Macke et Corinth. Quant à Gmurzynska (Cologne, Zoug), ils ont vendu une œuvre de Feininger à 400 000 deutschemarks. La galerie Buchmann (Bâle, Cologne) déclare avoir vendu au moins une œuvre de chaque artiste présenté, dont une installation de Tatsuo Miyajima (90 000 deutschemarks), une sculpture de Mathias Lanfer (20 000 deutschemarks) et quatre tableaux de Jim Butler (de 7 000 à 20 000 deutschemarks). Deux galeristes de Düsseldorf affichaient la même satisfaction : Strelow a vendu un tableau d’Emil Schumacher pour 450 000 deutschemarks, et Mayer une pièce de Tom Wesselmann à 300 000 deutschemarks. Alors que tout semble indiquer que les foires de Berlin et de Cologne ont enfin trouvé leur identité respective, Karsten Greve, porte-parole d’Art Cologne, a décidé de déclarer la guerre : “Mes intentions sont on ne peut plus claires : il ne doit y avoir en Allemagne qu’une seule foire d’art. C’est le but avoué de mon travail. Et cette grande foire internationale, ce sera Art Cologne.”

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°49 du 5 décembre 1997, avec le titre suivant : Cologne se met au parfum

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